1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La présidentielle camerounaise compromise en zone anglophone

11 septembre 2018

Des combats ont opposé ce mardi (11.09) des séparatistes anglophones aux forces de l’ordre à Buea, capitale de la région du Sud-Ouest. Ces combats surviennent à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 7 octobre.

Kamerun Englischsprachige Aktivisten verurteilt
Image : Getty Images/AFP

"On aurait pu reporter l'élection présidentielle" (Sosthène Nga Efouba)

This browser does not support the audio element.

Selon un témoin cité par l’AFP, "il y a eu des affrontements entre des +Amba boys+ (combattants séparatistes anglophones) et soldats. Les Amba boys sont entrés à Mile 16 tôt le matin, ont commencé à tiré en l'air, bloqué la route et incendié des véhicules".

C’est après l’arrivée sur place des soldats loyalistes que les assaillants se seraient retirés, après des échanges de coups de feu.


Incertitude

En raison de l’insécurité créée par les attaques quasi-quotidiennes des sécessionnistes, la présidentielle du 7 octobre semble compromise dans les deux provinces anglophones du Cameroun. Cette incertitude exacerbée par la décision des autorités de supprimer plus de 2.000 bureaux de vote dans ces régions.

"On aurait pu reporter l'élection présidentielle" (Sosthène Nga Efouba)

This browser does not support the audio element.

"On aurait pu renvoyer l'élection présidentielle et convoquer peut-être les états généraux ou bien une conférence pour qu'on puisse résoudre le problème, pour qu'il y ait d'abord l'apaisement. Parce qu’en allant comme ca, c'est comme si c'est une défiance vis à vis des séparatistes qui ne se laissent pas faire. Et cela ravive des tensions et je doute un peu de la tenue de l'élection présidentielle dans cette zone", suggère Sosthène Nga Efouba, politologue chargé de cours à l'Université de Yaoundé 2 à Soa (Ndlr, Soa est une commune du Cameroun située dans la région du Centre et le département de la Méfou-et-Afamba).

Depuis plusieurs semaines, les  séparatistes ont annoncé que ce scrutin n'allait pas se tenir dans les zones anglophones.

"Comme on l’a vu au Mali, des dispositions spéciales seront prises dans ces deux régions. S’il n’y a pas élection, ce sera le chaos et puis on va nous dire gouvernement de transition, et puis on va nous dire problème de légalité, problème de légitimité. Mon souhait est que les élections se tiennent", leur rétorque le politologue Pascal Messanga Nyamding, membre du comité central du RDPC, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le parti au pouvoir et coordonnateur du Mouvement des "Biyayistes".

Le SDF contre un report

Aussi curieux que cela puisse paraître, le candidat du SDF, Social Democratic Front, la principale force de l’opposition est aussi contre le report du scrutin. Selon Joshua Osih, "il n’y a que les élections qui peuvent arrêter les violences, malgré tout ce qui se passe. Ceux qui entretiennent cette violence sont ceux qui sont au pouvoir et qu'il faut faire partir. Puisqu'on ne veut pas les faire partir par la violence, on va les faire partir par les urnes pour ensuite rétablir la paix."

Ngoula Joseph Lea : "les sécessionnistes ont modernisé leur stratégie d'attaque"

This browser does not support the audio element.

Joint au téléphone, les responsables d’ELECAM, Elections Cameroon, n’étaient pas disponibles pour nous dire comment ils comptaient organiser les élections dans les deux provinces anglophones du pays, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, qui sont plongées depuis fin 2016 dans une série de violences qui s’apparente à une guerre civile.

Un chauffeur de bus a été tué, le week-end dernier par ces sécessionnistes à quelques kilomètres de Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest. Conséquence, un couvre-feu nocturne de 18 heures à 6 heures du matin a été instauré dans toute la région pour une durée indéterminée.

Depuis le début de ces tensions, le gouvernement a dénombré une centaine de forces de l’ordre, de défense et de sécurité tués.

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW