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Cameroun: suite du feuilleton pour deux transgenres

13 avril 2021

Shakiro et Patricia sont poursuivies en justice, notamment pour outrage public aux mœurs et défauts de carte d’identité.

Symbolbild Homosexualität Afrika Lesbisches Paar
Image : picture-alliance/dpa

Le 8 février dernier, alors qu’elles s’étaient rendues dans un restaurant de Bonapriso, un quartier de Douala, les deux amies ont été arrêtées par des gendarmes.  

10189, c’est le nombre de signatures recueillies à ce jour, par une pétition en ligne, pour demander aux autorités camerounaises la libération immédiate de Loic Midrel Njeukam dit Shakiro et Moute Rolland dit Patricia.

Leur avocat, Maître Richard Tamfu, revient sur les accusations qui pèsent sur les deux prévenues.

"Depuis le 10 février, ils sont à la prison centrale de Douala. Ils sont poursuivis pour tentative d’homosexualité, outrage public aux mœurs et défaut de carte d’identité nationale. S’il s’avère qu’ils sont retenus coupables, ils encourent des peines allant de 6 à 5 ans de prison surtout l’homosexualité qui est punie par le code pénal camerounais. Ce dossier a déjà eu quatre audiences, aujourd’hui c’est la cinquième audience", nous dit l’avocat.

Transgenres en Afrique, vivre en insécurité

Pour rappel, une personne transgenre est une personne qui a une identité de genre différente du sexe assigné à la naissance: c'est un homme qui se sent femme, ou une femme qui se sent homme... et qui souvent, en souffre car elle ou il, est souvent incomprise, méprisés, persécutée.

Sur le continent africain, des personnes qui vivent ou ont vécu la même situation que Shakiro et Patricia sont nombreuses. 

« Dès que je passe dans la rue, on se moque de moi»(Bella,transgenre congolaise)

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Bella, transgenre qui vit, elle, en RDC, peut en témoigner. Elle suit de près le dossier des deux Camerounaises.

"Les femmes transgenres en RDC sont très discriminées, comme elles sont très visibles, elles sont facilement identifiables. Dès que je passe dans la rue, on se moque de moi, on me pointe du doigt, parce que je ne corresponds pas à leur vision des choses. Pour me promener pendant la journée par exemple, je dois prendre une moto, je ne peux pas me promener à pied, les gens se moquent, les enfants me courent derrière, les gens m’insultent", relate Bella.

Bien souvent, la stigmatisation commence au sein même de la famille, comme le rappelle l’écrivain Timba Bema qui fait partie des personnes qui se mobilisent pour la libération de Shakiro et Patricia.

"Il faut noter que toutes les personnes transgenres, toutes les personnes homosexuelles, lesbiennes… sont persécutées au Cameroun. Le cadre général est celui de la persécution, elle se déroule dans le cadre familial, au niveau du quartier et qui peut même aller au niveau de la ville ainsi de suite. Il y a régulièrement des personnes qui sont tabassées, molestées, il y a même des personnes qui sont tuées", affirme l’écrivain.

Lire aussi:Assassinat d'un activiste camerounais

Présentée aujourd’hui au tribunal de Douala Bonanjo, l’affaire a été mise en délibéré pour le 26 avril prochain.

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