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Au Cameroun, la nouvelle date des élections est critiquée

Elisabeth Asen
12 novembre 2019

Les élections législatives et municipales au Cameroun, qui avaient été reportées à deux reprises  depuis 2018, se tiendront le dimanche 9 février 2020. L'annonce a été faite samedi dernier par le président Paul Biya.

Wahlen in Kamerun Wahlbüro in Duala
Image : DW/H. Fotso

L’annonce de cette nouvelle date ne respecte pas une demande exprimée pendant le dialogue national, à savoir la réforme du code électoral avant toute nouvelle élection, selon l’opposition et la société civile.

"A cette heure si grave, ce que le Président Biya a trouvé à nous offrir ce sont ses élections. Les mêmes élections truquées avec la même Elecam (commission électorale, ndlr), le même MINATD (ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, ndlr) et le même Conseil Constitutionnel qui a toujours failli. Ceux qui nous ont toujours trompé, qui n’ont pas su depuis 1991 organiser des élections avec un semblant de sérieux. Ceux qui sont tous, sans exception, de son camp",s'offusque Edith Kah Wallah, la présidente du CPP (Cameroon people's party) et candidate à l’élection présidentielle de 2011 au Cameroun.

Crise anglophone

Le SDF (Social Democratic Front) de John Fru Ndi a exprimé sa déception. "C'est un acte suicidaire pour le pays" s'est indigné le député de ce parti Jean Michel Nitcheu.

Le président du SDF, John Fru NdiImage : M. Happi

"Pour bon nombre de Camerounais, cette élection viendra confirmer une espèce de scission du territoire. Il y a des départements dans les régions anglophones qui sont des no man's land. À côté de cela, on est surpris qu'après le grand dialogue national, une des demandes, faite par la société civile et la classe politique, qui était d'aller aux élections avec un code électoral consensuel n'a pas eu de suite", analyse Ernesto Yene, activiste politique.

Pour sa part, Germain-Hervé Mbia Yebega, politologue et chercheur à la fondation Paul Ango Ela de Yaoundé, malgré tout que les conditions sont réunies pour la tenue de ce double scrutin.

"Il ne s'agit pas d'une élection parfaite mais je crois savoir que les conditions minimales sont réunies pour que ces élections se tiennent. Et puis il y a la prise de conscience des Camerounais à la suite du grand dialogue national. Une page est en train de se tourner", estime-t-il.

Paul Biya, le président camerounaisImage : picture alliance/AP Photo/S. Alamba

Le président Paul Biya ne pouvait pas prolonger plus de deux fois le mandat des députés et conseillers, conformément à l'article 86 du code électoral qui dit que celui-ci doit convoquer le corps électoral 90 jours avant le scrutin.

Les dépôts de déclaration de candidatures sont attendus auprès de l'Elecam, l'organe en charge des élections, dans les 15 jours qui suivent la convocation du corps électoral.

Les dernières législatives ont eu lieu en 2013 pour des mandats de cinq ans.