Il était 15h43 à Maroua lorsque Paul Biya a franchi l’entrée du Stade Lamido Yaya Daïrou, paré au couleur de son parti, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Dans le public, des hauts cadres de l’administration, des dignitaires politiques et religieux.

Dans son mot d’accueil, le maire de Maroua Sani Babani a dressé un bilan élogieux de Paul Biya dans le Grand Nord en général, et l’Extrême Nord en particulier :  l’élu a cité la protection santé universelle dont 5000 personnes bénéficieraient déjà, l’éducation avec l’Université de Maroua créée il y a 17 ans et qui accueille 6 000 étrangers en plus des étudiants camerounais. 
 
"Aujourd’hui, ville de Maroua transformée par le septennat des grandes opportunités et l’ensemble des populations de la région de l’Extrême nord, en communion avec celles du Nord et de l’Adamaoua, se tiennent prête à s’engager avec vous dans le septennat des grandes espérances avec pour cap qui se profile à l’horizon", dit le maire de la ville, qui parle d’un bond spectaculaire dans l’éducation. 

Maroua, vivier électoral majeur

Selon les dignitaires du régime, la région de l’Extrême-Nord est la fille aînée de Paul Biya. Créée en 2008 et forte d’une population de plus de trois millions d’habitants, cette région est la plus peuplée du Cameroun. Elle constitue donc un vivier électoral pour le candidat Biya qui ne manque pas d’y venir à chaque campagne présidentielle. Le ministre Zacharie Pérévet rassure : selon lui, Paul Biya sera réélu, après 43 ans déjà passés à la présidence, grâce au grand septentrion camerounais. 
 
"Ne vous en faites pas, nous on maîtrise la situation. Nous aimons notre président. Il a l’expérience. Il a un bilan. Que voulez-vous donc ?"
 Paul Biya a d’ailleurs profité de sa première sortie de campagne pour réaffirmer son amour pour sa première fille des régions. "Je connais votre loyauté. Je me sens fier parmi vous. Vous connaissez mon attachement à votre région, à ses filles et à ses fils. Vous connaissez ma sensibilité aux problèmes auxquels vous êtes confrontés", a insisté le président sortant.

Maroua, ville éprouvée...

Aller à Maroua pour sa première apparition sur le terrain de la campagne électorale 2025, c’est pour Biya un symbole de reconnaissance de la place stratégique de cette partie du pays qui a traversé plusieurs années de guerre contre Boko Haram.
L’apparition publique du candidat Biya était devenue un sujet de préoccupation pour le peuple camerounais. Ses absences prolongées ont engendré des rumeurs sur sa santé.

Ces derniers temps, des marionnettes géantes à l’effigie du couple présidentiel ont paradé lors des meetings de campagne du RDPC auxquels le président ne participait pas en chair et en os.

Prochaines étapes : Bertoua et Douala

Le président-candidat est encore annoncé à Bertoua à l’Est et à Douala dans le Littoral, avant le scrutin de dimanche prochain.
Il promet des programmes spéciaux non seulement pour l’Extrême-Nord, mais pour l’ensemble du Grand Nord, tels que la reconstruction de la route Garoua - Ngaoundéré – Bertoua, des barrages hydroélectriques et des centrales solaires qui devraient démarrer bientôt dans le septentrion.

"Nous allons professionnaliser les enseignements en vue d’une meilleure adéquation entre la formation et le marché de l’emploi. Des efforts substantiels seront accomplis dans l’agriculture, ou améliorer dans des secteurs porteurs de croissance à l’instar de l’agriculture, de l’élevage ou de l’artisanat, mais également dans les domaines innovants et à fort potentiel tel que le numérique et le développement technologique", a décliné l'homme qui règne sur le Cameroun depuis 43 ans.