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Cameroun : un appel pour la fin de la crise anglophone

27 octobre 2020

L’attaque d’une école à Kumba met en lumière la crise entre Yaoundé et les sécessionnistes. Pour les signataires de la lettre ouverte, l’heure est grave.

Au moins sept enfants ont été tués dans l’attaque de cette école à Kumba
Au moins sept enfants ont été tués dans l’attaque de cette école à KumbaImage : Tamfu Ciduan Ndimbie/My Media Prime TV/Reuters

Une trentaine d’organisations, dont l’Action mondiale pour la paix et la justice au Cameroun, ont publié une lettre ouverte réclamant une solution politique à la crise anglophone. Ces organisations réagissent ainsi à l’attaque d’une école à Kumba, samedi dernier, dans laquelle sept écoliers ont été assassinés.

Les signataires de la lettre ouverte regrettent que le gouvernement camerounais ait exhorté les élèves et enseignants des zones anglophones à retourner dans les classes, "tout en offrant peu de protection pour leur sécurité".

Lire aussi → Cameroun : les violences persistent dans la zone anglophone

Les enfants victimes de la crise

Christopher Fomunyoh, militant au sein de l’Action mondiale pour la paix et la justice au Cameroun, dénonce le fait que les enfants soient les victimes de la crise anglophone. Il affirme que "Nous avons des enfants qui sont aussi exposés parce que, pour certains, ils sont devenus des orphelins. Les parents ont été tués. Les enfants sont tellement exposés que si on ne met pas fin à ce conflit, c’est toute une génération qui sera perdue."   

"C’est toute une génération qui sera perdue." (Christopher Fomunyoh)

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Plus de 700.000 enfants ne sont pas allés à l’école depuis trois ans dans les zones anglophones. A la suite de l’attaque de l’école de Kumba, le ministre camerounais de l’Education de base est depuis hier (26.10) sur les lieux pour "cerner les contours" de cette attaque, fait savoir un proche du ministre.

Le Tweet de Paul Biya

Le président Paul Biya a pour sa part condamné dans un tweet un "crime barbare et lâche". Une réaction que juge toutefois insuffisante Maximilienne Ngo Mbe, du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), cosignataire de la lettre ouverte. "Je ne suis pas dans son agenda. Mais c’est un regret profond pour nous de voir que face à un massacre de ce genre, le président de la République, par un simple tweet et un mot aux gouverneurs, s’adresse comme ça à son peuple. », explique la directrice exécutive du Redhac.  

L’Action mondiale pour la paix et la justice au Cameroun dénonce un accès à l’éducation encadrée par les militaires et les signataires demandent un cessez-le-feu dans la crise en zone anglophone.

Prioriser la solution politique

Des "sanctions ciblées intelligentes" pourraient y aider. Elles auront un rôle dissuasif, selon Christopher Fomunyoh. "Il y a des gens qui pensent toujours que ce problème, qui est pourtant un problème politique, devrait être résolu par la manière militaire.", constate M. Fomunyoh.   

Il ajoute que "S’il y a des sanctions ciblées, des deux côtés, cela va envoyer un message fort que les Camerounais doivent s’asseoir pour discuter des doléances qui ont été soulevées et pour trouver une voie négociée, une voie paisible au règlement de ce conflit."  

Joshua Ossi du Social democratic front (SDF), un parti bien implanté dans les zones anglophones, estime qu’il faut forcer les sécessionnistes à discuter alors, pense-t-il, qu’"il n’y a pratiquement plus d’interlocuteurs".

La directrice exécutive du Redhac constate que l’heure est grave. La crise anglophone aurait fait 3.000 morts et conduit 700.000 personnes à fuir leur domicile.

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