Cameroun, les médias d'Etat accusés de favoritisme
20 septembre 2018Les signataires du communiqué de l'opposition sur le sujet estiment que les programmes de la CRTV, la radiotélévision d’Etat, sont devenus une "véritable campagne de propagande pro-RDPC", le Rassemblement démocratique du peuple camerounais au pouvoir.
Les cinq candidats dénoncent aussi une décision de la CRTV affectant cinq équipes de reportages au candidat Paul Biya, sur les treize prévus pour les neufs candidats en lice. Selon Charles Atangana Manda membre du bureau politique national du RDPC "le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement du Cameroun, a tenu une grande réunion il y a de cela une semaine. Les neuf candidats auront tous un même temps équitable d'intervention dans l'espace réservé sur la chaine audiovisuelle publique, CRTV, radio et télévision. C'est à chaque candidat d'être pugnace sur le terrain pendant les deux semaines de campagne électorale."
Les réseaux sociaux, une alternative
Si l’accès aux médias publics est limité, les candidats peuvent au moins compter sur les réseaux sociaux pour atteindre leurs électeurs. Les réseaux sociaux sont devenus incontournables au Cameroun, surtout depuis le début du conflit dans les deux provinces anglophones du pays. Un instrument dont ne vont pas se priver les différents candidats en lice.
Florian Ngimbis, bloggeur camerounais estime que "beaucoup d'observateurs ont la sensation que cette élection a quelque chose de nouveau, justement parce que la plupart des Camerounais dans leur quête d'avoir une autre info que celle du média national vont sur ces réseaux pour chercher cette info. On sent bien que derrière, il y a la volonté de sortir des canaux traditionnels de communication."
Les principaux candidats à cette présidentielle sont ainsi présents sur les réseaux sociaux : Cabral Libii, Josuah Osih, Maurice Kamton, Akere Muna, entre autres. Adamou Ndam Njoya, et Garga Haman Adji qui, eux, se font très discrets.
Le 13 juillet dernier, c’est sur Twitter que le président sortant, Paul Biya, a annoncé son intention de briguer pour la sixième fois la magistrature suprême de son pays.