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Campagne électorale en demi-teinte en Côte d’Ivoire

21 octobre 2025

Près de 8,7 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour départager cinq candidats, dont le président sortant Alassane Ouattara, en quête d'un quatrième mandat.

Côte d’Ivoire, Abidjan 2025 | Alassane Ouattara lors d’une rencontre politique au stade olympique d’Ebimpé
Le Conseil constitutionnel a validé la candidature du chef de l'Etat Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat, mais pas celles de l'ex-président Laurent Gbabgo ni de Tidjane ThiamImage : Sia Kambou/AFP

À Abidjan, tout comme dans d'autres régions du pays, la campagne électorale peine à mobiliser. Malgré des affiches bien visibles, les caravanes sonorisées qui sillonnent les rues, l'ambiance reste timide. 

Pour Nazaire Kadia, analyste politique ivoirien, l'exclusion des principales figures de l'opposition offre à cette campagne un goût d'inachevé.

"Véritablement, il n'y a pas d'enjeu à ces élections, d'autant plus que les deux poids lourds de l'opposition Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, ne sont pas de la partie. Donc, cela laisse un peu un goût d'inachevé. La campagne se déroule, mais l'ambiance n'est pas comme en 2010", analyse Nazaire Kadia. 

"Les contextes ont changé, les enjeux ont changé"

Depuis le début de cette campagne, le président sortant a tenu deux grands meetings. Il y a défendu son bilan. Les responsables du parti au pouvoir, le RHDP, affirment que toutes les dispositions sont prises pour garantir un scrutin libre et sécurisé. 

Mamadou Touré, ministre de la Jeunesse et directeur de campagne du candidat Ouattara en charge de la jeunesse, se veut rassurant sur le risque de dérapage après les élections. 

"La Côte d'ivoire ne pourra plus devenir ce qu'elle a été en 2010, parce que les contextes ont changé, les enjeux ont changé, le pays est beaucoup plus sûr. Il peut y avoir des contradictions politiques, mais c'est géré dans le cadre de processus démocratique, mais un rebasculement de la Côte d'ivoire comme en 2010 est impossible", affirme Touré.

Un climat de méfiance 

Une élection sans enjeu, selon les principaux partis d’opposition, exclus de cette présidentielleImage : Diomande Ble Blonde/AP Photo/picture alliance

Mais dans l'opposition, le discours est bien différent. Plusieurs leaders dénoncent un climat de méfiance et pointent du doigt la Commission électorale indépendante, qu'ils jugent trop proche du gouvernement. 

Certains vont jusqu'à évoquer des risques de fraudes ou d'intimidations dans certaines régions. Samba David, cadre du parti d'opposition PDCI-RDA, parle d'un climat de méfiance qui entoure cette élection.

"Nous au PDCI-RDA, on constate que les Ivoiriens ne sont pas intéressés par ces élections, c'est pour cela d'ailleurs que ce parti politique avait demandé depuis longtemps un dialogue afin de régler tous ces problèmes, en vue d'avoir une élection apaisée", explique Samba.

Mais la campagne se déroule sous haute surveillance. Les autorités ont interdit toute manifestation politique en dehors des activités des candidats. Une mesure qui fait suite aux tensions provoquées par le rejet de plusieurs candidatures de l'opposition. 

Plus de 700 personnes ont été arrêtées et plusieurs dizaines condamnées à des peines de prison ferme.