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CAN 2021 : des stades peinent à se remplir

Henri Fotso
17 janvier 2022

Les autorités du Cameroun ont exprimé des regrets face aux faibles affluences et manifesté leur désir de voir les gradins se remplir durant la compétition.

Une supportrice lors du match Maroc-Comores à Yaoundé
Une supportrice lors du match Maroc-Comores au stade Ahmado Ahidjo de YaoundéImage : KENZO TRIBOUILLARD/Getty Images

Vaccin, test de moins de 48 heures, et passe sanitaire, en plus d’un billet d’entrée : voilà les conditions qui étaient prescrites par la CAF et le gouvernement camerounais avant la compétition aux spectateurs de la CAN 2021.

L’ouverture de la compétition le 9 janvier dernier n’a pas souffert de ces mesures restrictives suite à une organisation particulière liée aux présences des chefs d’Etat camerounais et comorien au stade d’Olembé. 

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Des tribunes vides qui interpellent 

Mais par la suite, les observateurs ont été frappés par la rareté des spectateurs dans les six stades abritant la compétition.
 
"Ils n’étaient pas si nombreux comme, je me souviens, à notre temps quand nous jouions à Fandena. Il y a des conditions qui ne sont  pas faciles à remplir, il faut le reconnaître. Il faut déjà féliciter tous ceux qui sont venus et que ça continue", constate l'ancien Lion Indomptable Achille Webo.
 
Le pire en matière d'affluence a eu lieu le 10 janvier dans la poule B. A Bafoussam, une poignée de personnes à peine était présente dans l'enceinte pour les matchs Sénégal-Zimbabwe et Guinée-Malawi.

Pas de monde ou presque pour assister à ce duel entre Keita Baldé et Gerald Takwara lors de Sénégal-ZimbabweImage : PIUS UTOMI EKPEI/AFP


 
"Le seul regret c’est que cette compétition qui est quand même la seule compétition majeure en Afrique, ne puisse pas se faire dans des conditions qui permettent que les stades soient pleins", regrette le ministre camerounais de la communication René Emmanuel Sadi au micro de la DW. "S’il n’y avait pas ces conditions restrictives, sanitaires et autres, je pense que ces stades seraient pleins à craquer, vous auriez bien les gens aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur".

Le gouvernement assouplit les conditions d'entrée

Le porte-parole du gouvernement invite cependant le peuple camerounais à se rendre désormais massivement dans les stades. Il n’est donc plus question, huit jours après le lancement de la CAN, de présenter forcément un carnet de vaccination pour assister aux matchs. 

L’élite administrative et politique des quatre régions concernées par l'organisation, et même certaines associations des ressortissants des pays prenant part à la compétition comme le Mali, ont également commencé à distribuer gratuitement des billets d’entrée par centaines et louer des cars de transport pour acheminer plus de spectateurs vers les stades. 

Des supporters du Mali venus regarder les Aigles face à la Gambie, à LimbeImage : Sunday Alamba/AP Photo/picture alliance

D’où un léger regain populaire observé à Bafoussam samedi ainsi qu'à Douala et à Limbé dimanche qui fait espérer le ministre camerounais de la communication :

"Au fur et à mesure que la compétition avance, nous trouvons les moyens d’assouplir ces conditions de manière à ce que nous ayons une véritable fête du football, parce que c’est ça que nous souhaitons pour que l’Afrique à travers le football puisse véritablement célébrer sa fête, la fraternité entre les peuples à travers sa jeunesse sportive", estime René Emmanuel Sadi. "Donc je pense qu’au fur et à mesure que la compétition va évoluer, les stades seront un peu pleins partout."

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La Covid-19 n'est pas la seule reponsable 

Mais d'autres facteurs s'ajoutent aux mesures restrictives liées à la Covid 19. 

De 3.000 à 20.000 francs CFA pour un accès au stade, les prix des billets sont jugés élevés. L’insécurité liée aux groupes sécessionnistes dans la région du sud-ouest mais aussi le désordre routier et l’éloignement des stades des centres-ville de Douala, Bafoussam et Yaoundé ne favorisent pas l'affluence dans les stades.

Une autre cause de la désertion des enceintes : la création des Fan Zones dans les villes du Cameroun, avec des commodités qu’on ne trouverait pas dans un stade de football, notamment beaucoup de bière, de nourriture et des loisirs d’après matchs. 

Des supporters du Cameroun à la fanzone de DoualaImage : Sunday Alamba/AP/picture alliance