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PolitiqueEquateur

Un candidat à la présidentielle en Équateur assassiné

10 août 2023

Fernando Villavicencio, ancien journaliste de 59 ans, était connu notamment pour sa dénonciation de la corruption.

Fernando Villavicencio
Fernando Villavicencio, l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle du 20 août, a été assassiné le 9 août 2023 à Quito, la capitaleImage : Daniel Molineros/Agencia Prensa-Independiente/IMAGO

C'est en sortant d'un meeting électoral dans le nord de la capitale que Fernando Villavicencio a été tué de plusieurs balles dans la tête. Selon le parquet, l'attaque a également fait neuf blessés et un autre mort : un assaillant, abattu par la sécurité.

La semaine dernière, le candidat centriste avait fait état, à plusieurs reprises, de menaces contre lui et son équipe de campagne. Des menaces adressées, disait-il, par le chef d'une bande criminelle liée au narcotrafic et actuellement en prison. Il était sous protection policière. 

Fernando Villavicencio était l'une des huit personnalités à se présenter au premier tour de l'élection présidentielle et les derniers sondages le classaient deuxième en intentions de vote, derrière Luisa Gonzales, une proche de Rafael Correa, à la tête du pays entre 2007 et 2017. 

Bête noire des présidents

Le destin de l'ancien président équatorien est d'ailleurs étroitement lié à celui de la victime. C'est en effet à la suite d'une enquête de Fernando Villavicencio, à l'époque où celui-ci était encore journaliste, que Rafael Correa a été condamné à huit ans de prison pour corruption… par contumace puisque l'intéressé est exilé en Belgique.

"Le crime organisé est allé très loin", a dénoncé l'actuel président, Guillermo Lasso, se disant "indigné et choqué". Image : Angel Dejesus/AP Photo/picture alliance

Plus récemment, en tant que député, il s'était attaqué à l'actuel président Guillermo Lasso pour une affaire de corruption présumée. Enfin, il y a quelques jours, il avait dénoncé des irrégularités dans des contrats publics permettant l'attribution de 21 puits de pétrole à des entreprises étrangères.

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Un meurtre qui rappelle ainsi, dans d'autres circonstances, celui du journaliste camerounais Martinez Zogo. Celui-ci avait été enlevé puis assassiné en janvier dernier. Martinez Zogo enquêtait lui aussi sur des personnalités politiques et du monde des affaires proches du gouvernement, qui auraient détourné des centaines de milliards de francs CFA de fonds publics.

Si les autorités équatoriennes ont annoncé que le premier tour de la présidentielle était maintenu au 20 août, elles ont instauré l'état d'urgence pour 60 jours. 

A noter que plusieurs pays et organisations dont les Etats-Unis, l'Espagne, le Chili et la mission des observateurs de l'OEA (Organisation des Etats américains) ont condamné l'assassinat. L'ambassadeur de l'Union européenne s'est lui dit horrifié par "cette attaque tragique". "La violence ne peut l'emporter, la démocratie oui", a déclaré Charles-Michel Geurts.