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Caricaturer les putshistes et la transition au Burkina Faso

Richard Tiéné
24 février 2022

Le coup d'Etat militaire au Burkina Faso ne décourage pas les caricaturistes de faire leur métier. Ils croquent lieutenant-colonel Damiba et le quotidien de la transition militaire en cours.

Manifestation en soutien aux putschistes au Burkina Faso (19 février 2022)
Manifestation en soutien aux putschistes au Burkina Faso (19 février 2022)Image : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

Amidou Zoetaba est déjà à pied d'œuvre. Sur sa feuille, on peut voir le chef de l'Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, avec autour de lui des acteurs politiques et des organisations de la société civile. Le dessinateur explique : "Il y a l'expression du dessin et le message y relatif. On aperçoit des OSC (Organisation de la société civile, ndlr) qui font ses éloges et des partis politiques qui essaient de lui faire la cour. Il leur répond : Je ne suis pas venu pour vous. Je suis venu pour le peuple du Burkina Faso, pour l'insécurité, pour lutter contre la corruption".

Norbert Zongo, assassiné pour avoir osé clamer ses idéesImage : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

Le chef de la junte militaire a reçu hier [23.02.22] le rapport de la Commission technique d'élaboration de projets de texte et de l'agenda de la transition. Dans les jours à venir, les instances et les personnes physiques ayant en charge la gestion de cette transition seront connues.

Rencontre avec Assalé Tiémoko, journaliste satirique

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"Nous restons méfiants"

Amidou Zoetaba prévient toutefois que Damiba doit tenir ses promesses. "C'est au pied du mur qu'on reconnait le bon maçon, déclare le caricaturiste. Nous restons méfiants. S'il ne tient pas ses promesses, nous allons toujours le critiquer à travers les caricatures."

Le dessin de presse au Burkina Faso a vécu ses heures de gloire à travers les publications de l'ancien hebdomadaire satirique JJ, le Journal du jeudi. Des caricatures osées de l'Indépendant, organe du journaliste d'investigation Norbert Zongo, assassiné pour ses opinions, ont aussi défrayé la chronique.

Malgré l'autoritarisme de Blaise Compaoré, certains caricaturistes osaient faire de l'humour déjà à l'époqueImage : Francois Mori/AP Photo/picture alliance

Le caricaturiste Timpousga Kaboré se décrit comme "un habitué de ces caricatures osées".  Il se souviens : "Je croquais le président Compaoré et je n'avais pas peur. Quelqu'un a estimé que l'Indépendant contribuait à l'éducation de Blaise Compaoré. Nous ne devons pas suivre le régime comme un chien qui suit son maître. S'il y a des failles, nous sommes obligés, caricaturistes et journalistes, de dire la vérité."

Dire la vérité peut toutefois avoir des limites. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, a ainsi mis en garde dans son premier discours "ceux qui tenteront de faire obstruction au processus" de transition.

 

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