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Economie

Casamance : rencontre avec une productrice d’huîtres

8 juillet 2021

Mariama Badji exerce dans la production d’huîtres et peut prendre en charge sa famille grâce à cette activité qu’elle juge toutefois pénible. Portrait.

Grâce à un financement de l'UE et de l'Allemagne, la FAO va mettre en œuvre un programme de soutien de la production d'huîtres au Sénégal (photo d'illustration)
Grâce à un financement de l'UE et de l'Allemagne, la FAO va mettre en œuvre un programme de soutien de la production d'huîtres au Sénégal (photo d'illustration)Image : DW

Mariama Badji, âgée d’une cinquantaine d’années, travaille dans la production d’huîtres depuis plusieurs décennies.

''Je m'active dans la filière huîtres depuis plus d'une vingtaine d'années. J'ai commencé ce métier parce que je ne voulais pas travailler comme ménagère. Ce travail est très compliqué, les patronnes payent mal leurs employées et parfois les traitent comme des coépouses'', fait savoir Mariama Badji.

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La quinquagénaire gagne entre 5.000 et 7.500 francs CFA par jour mais cette activité est très difficile, explique-t-elle, soulignant que tout le travail se fait de façon artisanale.

Autonomisation des femmes

Aujourd'hui, mariée et mère de trois enfants, c'est grâce à cette activité que Mariama parvient à prendre en charge sa famille :

''Ce que nous gagnons ici est très faible mais ça vaut mieux que rien, on peut gagner entre 5.000 à 7.000 francs CFA par jour. C'est avec ces maigres sous que j'entretiens la famille. Je donne une partie aux enfants pour leur scolarité et le reste c'est pour assurer la nourriture et la location. C'est un travail très dur parce que nous passons des nuits dans le fleuve, surtout s'il y a haute marée. Mais nous sommes obligées de le faire sinon nos familles ne mangeront pas.''

Ecouter le sujet de notre correspondant à Ziguinchor Mamadou Alpha Diallo

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Mariama Badji ajoute aussi qu'elle est contrainte d'abandonner cette activité chaque année pendant la saison des pluies qui dure environ quatre mois en Casamance.

''Pendant la saison des pluies nous sommes obligées d'arrêter ce travail pour aller s'occuper de nos rizières'', précise-t-elle.

Formation pour de meilleurs rendements

Evoquant le nouveau programme lancé à Ziguinchor par le ministère sénégalais des Pêches et financé par l'Union européenne et le ministère allemand de la Coopération économique, elle souhaite que celui-ci mette d’abord l'accent sur l'amélioration des techniques de production :

''Ce programme est le bienvenu, nous voulons faire partie des bénéficiaires parce que nous sommes vraiment fatiguées. Nous souhaiterions qu'ils nous forment sur les techniques de production pour avoir de bons rendements''.

Les volumes de production d'huîtres sont en effet de plus en plus faibles en Casamance depuis plus d'une décennie, en raison de la dégradation des écosystèmes au bord des cours d'eau et notamment le long du fleuve Casamance.

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