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Ce fâcheux rapport sur la pauvreté

Sébastien Martineau29 novembre 2012

La pauvreté en Allemagne. C'est l'objet d'un rapport gouvernemental à paraître mais dont la presse parle déjà abondamment. Il apparaît que certains membres du gouvernement fédéral ont tenté d'enjoliver la situation.

Une soupe populaire, à Hanovre dans le nord de l'Allemagne
Une soupe populaire, à Hanovre dans le nord de l'AllemagneImage : picture-alliance/dpa

Quand un gouvernement produit un rapport, commence la Süddeutsche Zeitung, chaque ministère peut intervenir pour réclamer des changements. Quand une coalition comme celle qui rassemble les partis conservateurs CDU-CSU et le parti libéral FDP est au pouvoir - des partenaires qui ont plus de différences que de points communs - les corrections pleuvent sur ce genre de rapport. Mais ce qui ressort des passages reformulés, cela ne tient plus du processus politique normal, c'est une opération de maquillage.Prenons une phrase comme « Le patrimoine personnel est réparti de manière très inégale en Allemagne ». Le FDP ne trouvera aucun expert pour réfuter cette affirmation. Pourtant, elle a été supprimée. Qu'il y ait 4 millions de personnes qui gagnent moins de 7 euros de l'heure, ce n'est pas non plus une invention. Pourtant, cela non plus n'apparaît pas dans le rapport. Ce document montre surtout les fossés qui minent la coalition.

Plusieurs associations allemandes appellent à augmenter les allocations minimales pour les enfantsImage : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Rundschau va d'ailleurs jusqu'à conseiller au gouvernement de tout simplement annuler la publication de ce fâcheux rapport. Ainsi, il n'y aura plus besoin de le maquiller.

Die Tageszeitung s'inquiète quant à elle des inégalités face à l'accès à l'éducation. On ne peut pas reprocher à des parents de vouloir le meilleur pour leurs enfants. Mais c'est une tragédie de voir que dans la course annuelle pour les meilleures écoles, ceux qui restent sur le carreau sont justement ceux qui en auraient le plus besoin : les enfants issus de familles pauvres, sans formation, souvent avec un passé d'immigration.Le manque de mixité dans les écoles allemandes est l'un des principaux freins à l'intégration en Allemagne. Car plus que dans tout autre pays, sans doute, le choix de la bonne école primaire est déterminant dans la suite du parcours de formation. Le journal appelle donc à envoyer les meilleurs enseignants dans les écoles les plus difficiles. Et si cela ne suffit pas, à donner la possibilité à ces enfants de changer pour une meilleure école. S'il le faut, au moyen de quotas.

Selon les médias, le ministre de l'Économie Philipp Rösler (FDP) a exigé plusieurs corrections importantesImage : dapd