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Ce que veut Alexis Tsipras

Philippe Pognan10 février 2015

A Athènes, l'allocution à la Nation du Premier ministre grec Alexis Tsipras devant le Parlement a satisfait les attentes d'une grande partie de la population grecque, mais pas celles des capitales européennes.

Griechenland Athen Parlament Regierungsansprache Alexis Tsipras
Image : REUTERS/ Alkis Konstantinidis


"Dans sa première allocution à la Nation devant le Parlement grec, Alexis Tsipras a beaucoup parlé de dignité", relève la Süddeutsche Zeitung. "Dans son discours, fier et rebelle, ponctué de quelques larmes, le Premier ministre a réaffirmé toutes ses promesses, des paquets repas pour les pauvres jusqu'au dépistage de gros comptes bancaires de riches Grecs à l'étranger. Comme si son parti de la gauche radicale, Syriza, était encore en campagne électorale et qu'il puisse se permettre de ne dévoiler les dures vérités que plus tard. Or, souligne la Süddeutsche, Athènes n'a plus beaucoup de temps pour chercher encore des compromis, l'heure de la réalité va bientôt sonner ! Et l'alternative, si le gouvernement grec ferme les yeux devant cette réalité, risque d'être sombre et indigne. La Grèce devrait faire tourner ses planches à billets pour imprimer des drachmes, et la zone Euro perdrait pour la première fois l'un de ses membres ! Un tel scénario n'est plus impensable", avertit la Süddeutsche.

"Le Premier ministre grec se complaît dans le rôle de Robin des Bois" écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Alexis Tsipras a promis des cadeaux électoraux qui se chiffrent à 15% du PIB de la Grèce. Maintenant, il s'agit de trouver les moyens de les payer ! Fort de sa victoire électorale obtenue de justesse,Tsipras en déduit non seulement qu'il a la légitimation de réaliser les dépenses promises, mais aussi que d'autres lui fournissent l'argent nécessaire ! Et, selon l'éditorialiste, c'est là que les rêves grecs vont éclater en se heurtant à la pénible réalité !"

Une pièce d'un euro sur un billet de 100 drachmesImage : dapd
Vue extérieure du parlement grec à AthènesImage : Louisa Gouliamaki/AFP/Getty Images

Autre thème : le dossier ukrainien

Hier à Washington, la chancelière allemande a clairement réaffirmé au président Barack Obama qu'il valait mieux trouver une solution par la diplomatie que par les armes.

"L'avenir de l'Europe ne dépend pas tellement des armes pour l‘Ukraine, estime le quotidien Die Welt. Il dépend bien plus de la question de savoir si le monde libre est prêt. S'il veut mobiliser une résistance aussi déterminée et constante contre les plans de conquête de la Russie qu'à l'époque de la Guerre Froide. Et le journal de conclure : Des armes pour l'Ukraine, afin de mieux défendre la nouvelle ligne de démarcation entre la liberté et la non-liberté, ne sont que l'une des nombreuses mesures possibles pour stopper la Russie "…

Angela Merkel à la Maison Blanche. Le président Barack Obama n'exclut pas d'armer l'Ukraine, la chancelière lui présente un projet de plan de paixImage : S. Loeb/AFP/K. Lamarque

"A longue échéance, ce n'est pas seulement avec un régime de sanctions que l'Occident parviendra à freiner Vladimir Poutine“ affirme le Tagesspiegel de Berlin. Angela Merkel doit jouer son rôle de politicienne internationale et convaincre la Chine, le Brésil et les autres grands acteurs politiques de s'engager pour que, non pas davantage d‘armes de la part de l'Occident parviennent dans la zone de conflit en Ukraine, mais moins de la Russie ! »