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Ce qu'il reste de la plateforme Lamuka en RDC

12 juillet 2019

Lamuka, la coalition politique d'opposition en République démocratique du Congo, souffre de la nouvelle défection de l'un de ses leaders, Freddy Matungulu.

DR Kongo Unterstützer von Martin Fayulu in Kinshasa
Image : Reuters/K. Katombe

Est-ce la fin de la coalition politique de l’opposition Lamuka, en République démocratique du Congo, après le départ d'un de ses leaders, Freddy Matungulu ?

Celui-ci a été en effet débauché par le président Félix Tshisekedi et nommé représentant de la RDC et des cinq pays de l'Afrique centrale auprès de la BAD, la Banque africaine de développement.

Dans le camp de Moïse Katumbi et celui de Martin Fayulu, c’est la consternation après la décision prise par Freddy Matungulu, alors que celui-ci s’apprêtait à diriger cette coalition.

Félix Tshisekedi rallie à lui des membres de l'oppositionImage : Presidence RDC/G. Kusema

Deux leaders sur six sont partis

En l’espace d’un mois, la coalition Lamuka a perdu deux de ses six leaders.

Le premier a été Antipas Mbusa Nyamwisi qui a rejoint Félix Tshisekedi pour participer aux efforts de pacification de l’est du pays, également touché par l’épidémie d'Ebola. 

Aujourd’hui, à la grande surprise de ses amis politiques, c’est Freddy Matungulu, réputé très proche de Martin Fayulu, qui quitte Lamuka.

Freddy Matungulu devrait prendre fin juillet les rênes de la plateforme.

A la place, il va retrouver le milieu économique international dont il connaît bien les rouages pour avoir déjà travaillé au Fonds monétaire international (FMI). 

Martin FayuluImage : Reuters/B. Ratner

Ce départ suscite un grand étonnement dans l’entourage de Martin Fayulu et celui de Moïse Katumbi. Michael Tshibangu est un des proches de Moïse Katumbi. Pour lui, c'est "vraiment une surprise dans la mesure où il y a de cela deux semaines Freddy Matungulu faisait partie des personnes qui ont mobilisé la population pour réclamer la vérité des urnes le 30 juin, et lorsqu’on regarde ses commentaires contre le régime en place, qu'il considérait comme un régime illégitime, on ne peut qu’être surpris d’apprendre qu’il a accepté un poste qui lui a été offert par Tshisekedi. Donc son départ nous a surpris."

Un avenir à réinventer

Dans un communiqué, Freddy Matungulu, le président de Congo Na Biso (Notre Congo),son parti politique, dit prendre ses distances avec la politique active. Sa décision survient à 10 jours de la réunion de tous les leaders de Lamuka, à l’issue de laquelle Freddy Matungulu aurait dû prendre la présidence trimestrielle tournante. 

Image : Getty Images/AFP/T. Karumba

Pour Israël Mutala, analyste politique, la réunion du présidium de Lamuka, prévue le 24 juillet à Lubumbashi, marquera sans doute un tournant dans l’avenir de cette plateforme.

"L’avenir de Lamuka est compromis de manière durable mais cela n’est pas irréversible, c’est-à-dire que son avenir dépendra de la capacité des leaders restants à se transcender. Donc il faudrait absolument que les quatre leaders restants puissent trouver une ligne qui rapproche l’aile dure (Fayulu) et l’aile des colombes (Katumbi). L’avenir de Lamuka est à réinventer."

Des divergences traversent actuellement la coalition Lamuka entre tenants de la contestation de la victoire de Félix Tshisekedi, autour de Martin Fayulu, et les partisans d'un rapprochement avec le pouvoir en place, prôné par Moïse Katumbi.

Lamuka n'a désormais plus que quatre dirigeants : Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Adolphe Muzito.

 

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