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AES-Cédéao : ce qui risque de se passer en cas de rupture

Ishiaka Adegboye
8 juillet 2024

La Cédéao a demandé au président sénégalais de convaincre les pays de l’AES de revenir sur leur décision de quitter le bloc, au risque d'en subir les conséquences.

Les dirigeants de la Cédéao au cours d'un sommet à Abuja en février 2024
La Cédéao réunie en sommet, a prévenu dimanche (07.07.2024) que la région risquait la "désintégration", après la création par les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina d'une confédération Image : Kola Sulaimon/AFP/Getty Images

La Cédéao, par la voix du président de la commission Omar Alieu Touray, a rappelé dimanche (07.07.2024) lors du sommet d'Abuja à l'Alliance des Etats du Sahel - qui se sont réunis samedi (06.07.2024) à Niamey pour leur tout premier sommet - que les conséquences de leur décision seraient désastreuses pour leurs ressortissants.  

"Ce retrait affectera les conditions de voyage et d’immigration des citoyens de ces trois pays. Le retrait des trois Etats membres pourrait entraîner l’arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes et dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars américains", a averti Omar Alieu Touray. 

Selon le président de la Commission de la Cédéao Omar Alieu Touray, l’organisation connaîtrait une désintégration si le retrait était acté. Ce retrait pourrait impacter la coopération en matière de sécurité notamment le partage de renseignements. Omar Alieu Touray estime que la liberté de mouvement et d’établissement des personnes pourrait être menacé et n’a pas exclu l’instauration de visas pour les citoyens des pays de l’AES avant de circuler dans l’espace Cédéao.  

Ecoutez le sujet d’Ishiaka Adegboye, notre correspondant à Abuja

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 Bola Tinubu reconduit à la tête de la Cédéao 

Le sommet s'est tenu sans les présences du président ivoirien Alassane Ouattara, de ses homologues togolais Faure Gnassingbé et béninois Patrice Talon. 

De son côté, le président nigérian Bola Tinubu a été reconduit par ses pairs au poste de président en exercice de la Cédéao pour une période d'un an. 

 Le chef d'Etat nigérian a rappelé le bien-fondé de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région.  

"Une société pacifique et sûre est essentielle pour réaliser tout son potentiel alors que nous nous efforçons d'activer la force de la Cédéao contre le terrorisme. Je dois souligner que le succès nécessite non seulement une forte volonté politique mais également des ressources financières substantielles." 

Bola Tinubu a également profité de la tenue de ce sommet pour demander à Bassirou Diomaye Faye, son homologue sénégalais, de conduire une nouvelle médiation auprès des trois leaders putschistes afin de les persuader de revenir sur leur décision de quitter la Cédéao. 

 Le retrait de la Cédéao est irrévocable  

Le général Abdourahamane Tiani (au centre)a appelé samedi à construire "une communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères" Image : Mahamadou Hamidou/REUTERS

 Autres sujets évoqués au cours de ce sommet, l'activation de la force en attente contre le terrorisme ou encore celui de la monnaie commune, l'ECO, qui permettrait de faciliter les transactions entre les pays membres, selon le ministre nigérian des Fiances Wale Edun.  

Le sommet de la Cédéao s’est tenu au lendemain du tout premier sommet samedi (06.07.2024) à Niamey des trois pays de l’AES, le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Les pays de l’AES dans leur communiqué final disent se préparer aux implications liées à leur retrait de l’organisation notamment sur la question de la libre circulation des biens et des personnes. Des projets de protocoles additionnels vont être élaborés dans l’urgence.  

Au cours de leur sommet, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont décidé de la création d’une confédération et d’une banque d’investissement. Leur retrait de la Cédéao est irrévocable et sans délai, ont-ils affirmé.