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En RCA, le "oui" l’emporte au référendum

La rédaction francophone
8 août 2023

Les résultats provisoires du référendum sont désormais connus. Malgré une faible participation lors du vote le dimanche 30 juillet dernier, le oui l’a emporté à plus de 95%.

Referendum I Central African Republic
Image : Barbara Debout/AFP

Les résultats provisoires du vote référendaire du 30 juillet 2023 ont été annoncés par l’Agence nationale des élections. Le "oui" l'a emporté à de 95,27% avec un taux de participation de 61%. Il ne reste plus qu’une validation définitive des résultats par la Cour constitutionnelle, ce qui permettrait au pays d’entrer dans la 7e République.

"Le "oui": 1.640.729 soient 95,27%.  Le "non": 52.824 voix soit 4,73%. Au regard de ce qui précède, le projet de la Constitution de la République Centrafricaine soumis au référendum a recueilli la majorité absolue des votants avec 1.640.729 voix soit 95,27%", selon Barthelemy Mathias Morouba, président de l'Agence Nationale des Elections (ANE).

L'opposition centrafricaine n'avait pas attendu les résultats du scrutin pour accuser le président Faustin Archange Touadéra de vouloir rester "président à vie". Image : Barbara Debout/AFP

Le parti au pouvoir satisfait

Ces résultats satisfont les membres du comité de rédaction du projet de la nouvelle Constitution centrafricaine. "Je suis fière d'être Centrafricain aujourd'hui", s’est exclamé Thimoléon Mbaïkoua, un député ayant participé à la rédaction du texte fondamental. Il ajoute que : "par ce vote massif, nous donnons la chance à notre pays, de pouvoir vivre une nouvelle République, d'ailleurs la 7e République dans laquelle beaucoup d'éléments favoriseraient son émancipation ", s’est-il exprimé.

La majorité présidentielle a expliqué que, le oui au referendum, favoriserait la libération du pays en donnant plus de possibilité au président. Le président de la République aura par ailleurs le pouvoir de choisir son vice-président et les membres de la Cour constitutionnelle. Désormais, l'article 60 de la précédente Constitution portant sur le contrôle des accords miniers et pétroliers par l'Assemblée nationale est supprimé.

La démocratie est attaquée

C’est un recul de la démocratie selon l'opposition qui entend par tous les moyens faire obstacle à cette nouvelle constitution. "Le peuple n'a pas demandé une nouvelle Constitution", a déclaré Me Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du bloc des Républicains pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016.

Avec cette nouvelle loi fondamentale supprimant la limite du nombre de mandats présidentiels, et leur prolongement de cinq à sept ans, aucun obstacle n'empêche plus le président Touadera de briguer la présidence une troisième fois en 2025. Image : Barbara Debout/AFP/Getty Images

Pour lui, "le peuple qui est maltraité, humilié et violé tous les jours, a d'autres préoccupations qui n'ont rien avoir avec la Constitution, mais qui a tout à voir avec son bien-être. La sécurité, l'éducation, la mise à disposition d'infrastructures dignes de nom pour donner du contenu à cette prescription constitutionnelle qui est la liberté d'aller et venir".

Me Crépin Mboli-Goumba, a aussi déclaré que l'opposition démocratique est déterminée à lutter pour le rétablissement de la démocratie, "nous lançons la mobilisation générale, nous allons nous réunir très prochainement pour trouver la bonne stratégie au regard de cette menace".

Les résultats définitifs du referendum seront annoncés par la Cour Constitutionnelle le 27 août 2023. Cependant, l'opposition démocratique et la société civile ont déclaré qu’elles n’avaient pas l’intention de saisir la juridiction suprême du pays, arguant du fait qu’elle a épuisé tout crédit de confiance et d'objectivité qui lui a été accordé.