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Centrafrique : l’école prise entre deux feux

Jean-Fernand Koena
12 août 2021

Alors que des infrastructures scolaires sont occupées par l'armé et ses alliés, d'autres écoles sont ravagées par les rebelles.

Des apprenants dans une école de Kaga Bandoro
Des apprenants dans une école de Kaga BandoroImage : Jack Losh

La Centrafrique a mal à son école. Dans de nombreuses localités, des rebelles armés détruisent tout sur leur passage. Ailleurs, l’armée régulière, les FACA, et leurs alliés font également obstruction à l'éducation en occupant les établissements scolaires.

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Dans les confins de Boda au sud et Baoro à l'ouest par exemple, ces occupations représentent une préoccupation majeure, comme en témoigne l'enseignant Maxime Laguerre :

"La délocalisation est due à la présence de nos alliés qui se trouvent au sein de nos établissements avec leurs dispositifs. On ne pouvait pas amener les enfants. Les autorités pédagogiques ont jugé mieux d'essayer de trouver de la place ailleurs pour pouvoir maintenir les enfants."

Des kilomètres pour avoir accès à l’école

Des milliers d’élèves sont ainsi obligés de changer d’école ou de se rendre dans l’après-midi loin de leur localité, selon Aurelio Gazzera, le curé de Baoro. Mais cette situation fait frémir les parents qui sont dans la psychose.

Une école à Bangui qui abrite des déplacés Image : SOS-Kinderdörfer weltweit/Till Müllenmeister

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Africain Kazangba, président de l'Association des parents d'élèves, plaide pour une solution négociée à l'occupation illégale.

"Une école est un lieu qui donne le savoir à nos enfants et l'avenir de la RCA.  L'effort du gouvernement est de sensibiliser nos alliés, de les délocaliser et de trouver un site pour nos amis. On ne peut pas prendre l'école en otage", explique Africain Kazangba.  

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De son côté, le gouvernement se montre davantage confiant. Moukadas Nour, ministre de l'Education, assure même que l'école se porte mieux qu’avant :  

"L'école centrafricaine va très bien, surtout après les événements tragiques que notre pays a connus et avec les répercussions concernant les occupations de nos établissements scolaires. Le gouvernement a diligenté des enquêtes récemment avec des données et des images. Il a collecté des opinions des différentes catégories socioprofessionnelles qui animent la vie socio-scolaire et les conclusions sont excellentes."

Malgré cet optimisme des autorités, le collectif des enseignants de Centrafrique réclame de placer la problématique de l'éducation au cœur du dialogue républicain en préparation.