1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Centrafrique: le nouveau gouvernement critiqué

Jean-Fernand Koena
6 mars 2019

Le gouvernement dirigé par Firmin Ngrébada continue d'être critiqué par les parties signataires de l'accord de paix promulgué le 6 février à Bangui. La société civile appelle à la formation d'un nouveau gouvernement.

Zentralafrikanische Republik Präsident und Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bangui
Lors de la signature de l'accord de paix à Bangui le 6 février 2019Image : Getty Images/AFP/F. Vergnes

"Le président Touadéra ne veut pas la paix" (Ahamat Monir)

This browser does not support the audio element.

Le gouvernement inclusif voulu par l'accord de Khartoum est composé de 36 membres dont huit femmes. Celui-ci est censé réunir l'ensemble des acteurs du pays, qu'il s'agisse des partis politiques, des groupes armés et de la société civile.

Néanmoins quatre groupes militaires, le FPRC, le FDPC, l'UPC et le FPRC, ont critiqué la composition du nouveau gouvernement. Par ailleurs, des hostilités ont été enregistrées lundi à Baboua et Ndélé, deux villes situées respectivement à l'ouest et au nord de la Centrafrique.

Pour Ahamat Monir, commandant de zone et un des porte-paroles du FPRC basé à Bria, le président ne veut pas la paix. "Nous attendons la hiérarchie, ici à Bria nous sommes mécontents de ce que le président Touadéra est en train de faire", déclare-t-il. "Nous voulons la paix mais le président Touadéra ne veut pas la paix, il veut toujours que le sang coule sur notre sol et ce n'est pas bien."

Firmin Ngrébada tente de rassurer

Selon Firmin Ngrébada, le gouvernement reste à l'écoute des revendicationsImage : twitter/FirminNgrebada

Prenant note des frustrations exprimées, le premier ministre Firmin Ngrébada tente de rassurer les parties signataires. Selon lui, la formation du gouvernement n'est pas la fin du processus de paix. "La formation du gouvernement est le début du processus que nous avons retenu ensemble car il était question de prendre quelque représentants des groupes armés au gouvernement et ensuite d'élargir la base de la participation de tous à la gestion des affaires publiques", se défend-il. "Le gouvernement reste disponible pour échanger avec les responsables des ex-groupes armés pour élargir la base de leur participation à la gestion de la chose publique."

Certains partis ont décidé de quitter le gouvernement

L'URCA d'Anicet Georges Dologuélé et chef de file de l'opposition a annoncé dans un communiqué qu'il retirait sa participation au gouvernement. Selon ce communiqué, la formation du nouveau gouvernement n'apporte aucun changement.

Quant au KNK, l'ancien parti de Faustin Archange Touadera, il a décidé de ne pas prendre part au gouvernement. Celui-ci reproche au pouvoir le non-respect du consensus établi avant la mise en place du gouvernement.

Moussa Faki Mahamat appelle au calmeImage : picture-alliance/AA/M. W. Hailu

Devant cette situation, la société civile exige la constitution d'une nouvelle équipe gouvernementale. "Il faut créer les conditions d'une paix durable, il faut procéder à un nouveau gouvernement inclusif et ouvrir vite un dialogue avec les groupes armés pour que les esprits se calment", martèle Paul-Créscent Beninga, le porte-parole du Groupe de travail de la société civile.

Dans un communiqué publié hier, le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a pour sa part appelé au calme. Pour lui, les revendications doivent se faire dans le cadre de l'article 34 de l'accord.