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Bangui dit ne pas vouloir abriter de rebelles venus du Tchad

Jean-Fernand Koena
28 avril 2023

Selon la version officielle, la Centrafrique refuse que des rebelles tchadiens ne s'installent sur son territoire en vue de déstabiliser le Tchad.

Un soldat avec une mitraillette Ak-47
Des experts appellent Bangui a coopérer avec le Tchad pour lutter contre les rebellesImage : FLORENT VERGNES/AFP/Getty Images

Le gouvernement centrafricain refuse que son territoire serve de base arrière pour déstabiliser le Tchad voisin. C’est du moins la position officielle du gouvernement face notamment aux intentions affichées par les rebelles du Rassemblement populaire pour la justice et l'égalité au Tchad, qui souhaiteraient s’installer dans l’extrême nord du pays, dans la préfecture de la Vakaga.  

Or, la présence d’autres insurgés à Paoua, dans une autre préfecture du nord du pays, crispe déjà les relations entre Bangui et N’Djamena. Le Tchad menace ainsi de s’octroyer le droit de poursuivre les rebelles au-delà de sa frontière avec la Centrafrique.   

Rassurer N'Djamena

C’est par une note datée du 19 avril que les rebelles tchadiens ont déclaré souhaiter disposer d’une base arrière sur le territoire centrafricain. En réponse à leur demande, Bangui joue la carte de l’orthodoxie.  

Selon une déclaration de la ministre des Affaires étrangères, "le gouvernement, respectueux de ses engagements en matière de paix et de sécurité, condamne cette nouvelle provocation et assure le gouvernement de la République du Tchad, ainsi que la communauté internationale, de sa détermination à œuvrer de concert avec tous les pays voisins pour mettre définitivement fin à la criminalité transfrontalière sur son territoire."

Ecoutez le reportage en Centrafrique...

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L’histoire semble se répéter 

Cette réponse du gouvernement survient peu après les menaces des autorités tchadiennes de traverser la frontière avec la Centrafrique pour traquer les insurgés qui tenteraient de déstabiliser le pays.  

Karl Blagué, coordonnateur du G16, un collectif d’organisations de la société civile, n’est pourtant pas convaincu. Il affirme que des rebelles tchadiens sont présents à Bangui et assure que, "cela fait plusieurs années, avec la présence des mercenaires du groupe Wagner en RCA, que plusieurs rebelles du Fact ont été hébergés à Bangui, au niveau de l’hôtel Golfe réquisitionné par le groupe Wagner. Aujourd’hui, on parle d’une deuxième rébellion, et cela ne m’étonne pas."

Bangui ne convainc pas 

Charles Massi, observateur de la vie politique, souhaite une autre approche qu’une simple note administrative qui est loin de convaincre le Tchad. Selon lui, "ces rebelles sont déjà en République centrafricaine. Il va falloir tout mettre en œuvre pour les chasser de notre territoire. Comme mettre en place une commission conjointe comme ce fut le cas au Mali et au Burkina, où les deux Etats ont fédéré leur énergie pour combattre les djihadistes." 

Cette nouvelle dégradation des relations entre les deux pays survient dans un contexte où le Tchad accueille encore les principaux lieutenants de la rébellion du CPC, la Coalition des patriotes pour le changement, depuis le départ de François Bozizé en Guinée-Bissau.