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Centrafrique : un accord de paix jamais consolidé

Jean-Fernand Koena
8 janvier 2021

Que reste-t-il de l’accord de paix conclu entre le gouvernement et les groupes armés en Centrafrique en février 2019 ?

Le moment de la signature de l'Accord de Khartoum à Bangui le 6 février 2019
Le moment de la signature de l'Accord de Khartoum à Bangui le 6 février 2019Image : Getty Images/AFP/F. Vergnes

Alors que les principaux signataires reprennent le maquis, les garants et facilitateurs tentent de sauver la paix en ouvrant ce vendredi (08.01) à Bangui des négociations avec les rebelles restés fidèles à l’accord de Khartoum.

A Bangui, les tractations sont en cours, alors que le pays attend un médiateur pour gérer cette nouvelle crise.

A (re)lire également : Centrafrique : le casse-tête des législatives

L’Union africaine et la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) cherchent à sauver l’accord de paix qui est dans l’impasse.  Adolph Nayo est l’ambassadeur de la CEEAC :

"Il y a eu la reprise des armes par certains groupes armés qui ont signé laccord et qui sont contre laccord. Nous voulons nous entretenir avec les groupes qui nont pas pris les armes pour comprendre leur position par rapport à laccord. Ils nous ont dit que pour leur part, ils sont toujours dans laccord. Mais sans soutenir la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), ils regrettent aussi que la mise en œuvre de laccord ait connu des problèmes. Nous avons dit que nous allons continuer à perfectionner la mise en œuvre de laccord mais que cela ne pouvait justifier la violence pour tuer des innocents. Que ce soit lUnion africaine à travers la commission paix et sécurité mais également la CEEAC, l'Union européenne et les Nations unies, tout le monde est pour un dialogue inclusif pour perfectionner laccord. Mais la violence na pas de place. »

Ecoutez le sujet de notre correspondant à Bangui

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Médiateurs critiqués

L’article 35 de l'accord prévoit des sanctions contre les signataires de l’accord de paix qui ne respecteraient pas leurs engagements, notamment en matière de cessation des hostilités.

Mais à peine lancée, l’initiative des médiateurs est mal accueillie par la CPC, le principal mouvement armé en Centrafrique, qui les accuse de jouer au médecin après la mort.

Pour Aboubacar Sidik, porte-parole de la CPC, l’accord politique pour la paix et la réconciliation est désormais caduque :

"Laccord est presque mort et enterré. Vous avez entendu le président qui a pris un décret pour limoger les signataires de laccord. Du coup, laccord est devenu caduque. Nous avons demandé une concertation pour recadrer laccord et ils ont refusé avant de faire un passage en force pour tenir les élections dans les conditions que tout le monde connait. Nous trouvons que cette initiative nest pas normale, na plus de sens et na pas sa place. »

Les représentants des rebelles présents à cette rencontre n’ont pas souhaité parler.

Sur le terrain, aucun répit ne semble en vue. Des combats ont opposé les FACA aux rebelles à Bouar et ceux-ci poursuivent leur progression dans le sud de la Centrafrique.

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