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RCA: des ex-Seleka et Anti-Balaka au service de Wagner?

28 juin 2022

Ces anciens combattants de la Seleka et de milices Anti-balaka que les mercenaires russes de Wagner recrutent n'ont pas encore répondu de crimes de guerre dont ils sont accusés.

Un ex-combattant de la Seleka en mai 2014 à Bambari.
Un ex-combattant de la Seleka en mai 2014 à Bambari.Image : Jerome Delay/AP Photo/picture alliance

Depuis l’année dernière, des habitants de certaines préfectures comme celle d’Ouaka, à plus de 370 kilomètres de Bangui, évoquent le recrutement d’anciens combattants de la Seleka et de milices Anti-balaka par les mercenaires russes de Wagner. 

Ces anciens membres des deux groupes rebelles seraient ensuite déployés dans différentes provinces du pays pour soutenir les forces armées centrafricaines. L’inquiétude des populations est que ces "Wagner noirs", comme on les surnomme, commettent des atrocités contre des civils. 

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La société civile centrafricaine et des ONG de défense des droits de l’homme  s’étaient jusque-là limitées à condamner l’impunité dont jouissent d’anciens rebelles soupçonnés de crimes de guerre mais qui sont en liberté et dont certains sont même proches du pouvoir. 

En outre, "depuis le mois d’octobre dernier", a asuré à la DW un témoin qui préfère garder l’anonymat que "le groupe paramilitaire russe, Wagner, a commencé à  recruter au sein de ces anciens rebelles. Ce sont les Anti Balaka et les Seleka qui ont volontairement déposé les armes. Ils sont hébergés à quatre kilomètres de Bambari et font de la pratique en ville".

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Des recrutements pour une raison

Notre interlocuteur poursuit en affirmant que certains de ces anciens Anti Balaka et  Seleka devraient en principe répondre des crimes dont ils sont accusés depuis 2013. 

Bâtiment d'une banque en ruines à Bambari en Centrafrique à cause des affrontements entre groupes rebelles et l'armée centrafricaine.Image : Florent Vergnes/AFP/Getty Images

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Thierry Vircoulon, spécialiste de l’Afrique à l'Institut français des relations internationales (IFRI), explique pour sa part que "Wagner a une grande influence sur ce qui se passe dans d’armée centrafricaine. Il peut vouloir augmenter les effectifs de cette armée, soit pour pouvoir envoyer plus de monde sur le terrain, soit pour pouvoir envoyer aussi des militaires ou des miliciens centrafricains former ailleurs, que ce soit au Mali ou ailleurs en Afrique".

Des recrues accusées d'exactions

Cependant, cet engagement paramilitaire n’est pas sans conséquence, car, selon notre témoin, "quand ils arrivent dans des endroits où se trouvent des musulmans, ils se vengent sur eux. Et c’est la même chose pour les musulmans qui se vengent sur les chrétiens. Ces gens qu’on appelle les Russes noirs appellent ces actes “de la vengeance”.

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Il n’y a pas qu’en Centrafrique que l’on constate ce genre de  recrutements au sein d’anciens combattants ou de la population civile de la part des Russes de Wagner. Certains rapports d’ONG de défense des droits de l’homme citent la Libye et la Syrie où sont présents les mêmes mercenaires russes.