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Ces rebelles qui terrorisent Paoua en Centrafrique

10 janvier 2018

La préfecture de Paoua dans le nord-ouest de la République Centrafricaine toujours en proie à des violences. Des rebelles sont accusés d'avoir tué, pillé, détruit en masse. Des milliers de personnes fuient les villages.

Zentralafrikanische Republik Bocaranga Rebell mit Waffen
Image : Reuters/B. Ratner

Martin Ziguelé pour Internet - MP3-Stereo

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Des combats ont opposé, fin décembre, deux factions rebelles : les hommes du R-J, Révolution-Justice, d'Armel Sayo, à ceux d'un dissident du MPC, Mouvement patriotique pour la Centrafrique, Ahmat Bahar. Les éléments de ce dernier chef rebelle sont accusés d'avoir tué, pillé, incendié des habitations et contraint des milliers de personnes à fuir les villages environnants de Paoua.
 

Ahmat Bahar, un nom qui fait trembler


La seule évocation de ce nom, Ahmat Bahar, fait frémir en RCA."Les actes commis par ses hommes sont d'une cruauté inouïe", témoigne un habitant, joint au téléphone.

 Ahmat Bahar s'est autoproclamé général et a pris la tête d'une faction rebelle baptisée MNLC, Mouvement national pour la Libération de la République centrafricaine. Il n'en est pas à ses premiers faits d'armes.

En septembre 2017, pour le compte du Mouvement du peuple centrafricain, il a dirigé l'invasion de la ville de Bocaranga, dans l'Ouham-Pendé, dans le nord du pays. Avant d'en être délogé, le 7 octobre, par les soldats de la Minusca, la mission de l'ONU en République Centrafricaine.

La tragédie que vivent les habitants de la préfecture de Paoua ne surprend pas Martin Ziguelé, ancien Premier ministre et député de cette localité. Il affirme que "Bahar occupe des communes qui sont à la frontière avec le Tchad, avec le Cameroun. Toutes ces frontières là, sont poreuses jusqu'au Soudan".

Martin Ziguélé va plus loin : "les armes circulent de tous cotés pour faire prospérer leur entreprise économique criminelle. Monsieur Bahar est un criminel de guerre. Il n'a aucun objectif politique. D'ailleurs il a refusé le DDR. Et il s'est retranché là-bas et il donne la mort impunément à la population, sous le regard impuissant de tout le monde."


Des Casques bleus impuissants?


Pour Martin Ziguélé il est incompréhensible que ces exactions se multipient en dépit de la présence militaire de la Minusca. 

Parfait Onanga-Anyanga, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique et chef de la Minusca, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique, rétorque: 

"Les gens pensent qu'il y a un soldat de la Minusca partout où il y a le feu. Ce n'est pas vrai. On était complètement écartelé à travers le pays, d'où la décision du Conseil de sécurité récente de donner à la Minusca sa capacité additionnelle".

Sur le terrain, la Minusca ne peut sécuriser que des zones restreintes : "Nous sommes à Paoua et c'est à Paoua que les populations se regroupent et fuient les localités environnantes.

Dans la périphérie de Paoua, malheureusement, des violences se poursuivent par le fait des affrontements entre les groupes armés", reconnaît Parfait Onanga-Anyanga. (entretien à écouter dans son intégralité ci-dessous)

Des sources humanitaires ont confirmé que les violences dans la préfecture de Paoua et ses environs ont provoqué le déplacement d'au moins 60.000 personnes, soit près de 11.500 ménages. Plus de 2.000 maisons auraient été incendiées.

Les combats se poursuivent sur plusieurs axes.

Cliquez ci-contre pour écouter l’interview de Parfait Onanga-Anyanga, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique et chef de la Minusca, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique :

Parfait Onanga-Anyanga

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