Changer la politique migratoire de l'Union européenne
25 août 2015Plusieurs journaux lui reprochent son manque d'empressement à se saisir de ce dossier, alors que 800.000 réfugiés sont attendus cette année en Allemagne.
"Enfin la chancelière a entretemps qualifié les heurts de Heidenau de ce qu'ils sont: abjectes et honteux", relève un quotidien de la région, la Lausitzer Rundschau. "Après les critiques massives quant à son silence sur ces émeutes, elle a finalement réagi. La frilosité d'Angela Merkel à prendre position jusqu'ici dans la crise des réfugiés est particulièrement dangereuse parce que la situation pourrait devenir explosive sur le plan social. Mais la seule condamnation des évènements de Heidenau ne suffit pas!", estime le journal...
"Depuis des mois déjà, il est clair que les réfugiés et migrants sont un énorme thème pour l‘Europe, souligne la taz, die tageszeitung. Depuis des mois également les attaques contre des foyers d'accueil se multiplient en Allemagne, particulièrement dans la partie orientale du pays, l'ex-RDA, et Angela Merkel s'est tue jusqu'à hier, cela parle pour soi ", estime le journal de Berlin.
Un changement de paradigme dans la politique migratoire de l'UE
C'est ce que souhaite par exemple de la Süddeutsche Zeitung de Munich qui estime "qu'il serait grand temps de ne plus parler seulement des problèmes d'hébergement, de quotas et de processus de reconnaissance du droit d'asile. Si l'Europe ne veut pas devenir un pôle d'attraction pour les réfugiés de nombreuses régions du monde, si la communauté européenne ne veut pas se voir désagréger en raison de la vision très hétérogène qu'ont ses différents membres de leurs devoirs humanitaires, alors elle doit consacrer son énergie et ses forces sur les épicentres des zones d'émigration. Les Syriens, qui affluent actuellement vers l'Europe, viennent en première ligne des camps de réfugiés en Turquie. Mais qui a offert jusqu'ici une aide sérieuse à Ankara ? Qui a songé, au besoin sans mandat de l'ONU, à intervenir dans la guerre civile en Syrie? Sur quels bureaux à Bruxelles se dépose la poussière sur les dossiers de l‘Erythrée et du Soudan ? Quelles possibilités la riche Union européenne a-t-elle d'influer sur l'Union Africaine, dont nombre de ses pays membres sont exsangues ?
La politique migratoire européenne commence avec la politique extérieure européenne, estime l'éditorialiste qui conclut : les "si puissants pays" de l'UE devraient au moins s'accorder là-dessus ! "