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Charm el Cheik, Beyrouth, Paris, Bamako...

Philippe Pognan23 novembre 2015

La menace terroriste continue de faire l'objet de nombreux commentaires. De Paris à Bamako en passant par Beyrouth ou Bruxelles, les éditorialistes allemands évoquent le caractère universel d'un phénomène globalisé.

Symbolbild - Islamist
Image : Colourbox/krbfss

"L'Etat Islamique est si attrayant pour les extrémistes islamistes du monde entier qu'aujourd'hui ils hissent l'étendard noir de cette organisation, quelle que soit la bannière sous laquelle ils s'étaient regroupés jusqu'ici !" relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

"Plus l'Etat Islamique est sous pression dans les territoires qu'il a conquis (en Syrie et en Irak) et plus des attentats dans d'autres pays sont importants pour lui, afin de dissiper les doutes parmi ses partisans. Par ailleurs, les attaques terroristes de Charm el Cheik, Beyrouth, Paris ou Bamako nous rappellent que le terrorisme peut aujourd'hui frapper n'importe où, souligne le quotidien de Francfort qui ajoute que dans le cas du Mali, les nombreuses armes en provenance de Libye et qui circulent dans les pays au sud du Sahara jouent un rôle néfaste…"

Barrage de police à BamakoImage : H. Kouyate/AFP/Getty Images

“Il est important de garder son sang froid face à la menace terroriste", écrit la taz, die tageszeitung de Berlin. "Plus important encore est que l'Europe ne se laisse pas gagner par une peur généralisée vis-à-vis des musulmans, que ces derniers ne soient ni isolés, ni stigmatisés. Car c'est justement cela que veulent obtenir les terroristes avec leurs bombes : créer un antagonisme entre les valeurs de l'Occident et ce qu'ils définissent comme étant les vraies valeurs de l'Islam pour pouvoir continuer à répandre leur rude vision du monde. Les réactions aux attentats laissent espérer qu'ils n'y réussiront pas. Les mosquées n'ont pas été incendiées. Les Français n'ont pas lancé d'appels au lynchage et les Allemands, dans leur grande majorité, sont toujours disposés à accueillir des réfugiés syriens sur leur sol. Le quotidien berlinois conclut : C'est cette normalité qu'il s'agit de défendre chaque jour, au bureau, dans l'entreprise, à l'école et dans la rue…"

Elèves devant une école d'Aubervilliers dans le nord de ParisImage : AP
La grande mosquée centrale de Cologne, en RhénanieImage : DW/S. Dege

Etat d'urgence en Crimée

La péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la Russie a été plongée dans le noir dimanche après une coupure totale de l'électricité venant d'Ukraine. Des explosions avaient détruit les pylônes des lignes à haute tension…

"Blackout total, état d'urgence en Crimée, constate la Süddeutsche Zeitung. La situation est dramatique pour les habitants de la presqu'île annexée par les Russes, et très embarrassante pour Kiev. Car la coupure de courant est finalement la conséquence d'un blocus de la Crimée par des activistes ukrainiens, des milices et des Tatars de Crimée que Kiev observait jusqu'ici sans rien dire. Les manifestants protestaient contre la répression exercée par Moscou sur les Tatars. Les reproches des Tatars de Crimée sont justifiés: on doit dénoncer la politique de la Russie vis-à-vis de ses minorités. Mais le gouvernement de Kiev doit aussi avouer qu'en coulisses, l'Ukraine commence à s'arranger avec une Crimée russe."

"On ne parlait plus beaucoup de la Crimée ", relève la FAZ, le Frankfurter Allgemeine Zeitung . "Le blocus commencé en septembre par les Tatares de Crimée et les nationalistes ukrainiens n'y avait pas changé grand chose. Il est clair que la coupure de courant est l'œuvre d'extrémistes. Si ce dynamitage des pylônes de haute tension a de quelconques conséquences politiques, ce sera une augmentation des fortes tensions entre Kiev et Moscou et une intensification de la pression exercée par les autorités de Moscou sur les Tatares de Crimée", conclut le quotidien de Francfort.

Plusieurs centaines de Tatars de Crimée et des militants du mouvement d'extrême droite" Pravy Sektor" ont entamé dimanche un blocus des marchandises ukrainiennes transportées par la route à destination de la péninsule de Crimée, pour protester contre son annexion par la Russie il y a un an et demi.Image : DW/A. Meier
La Crimée s'éclaire à la bougieImage : Reuters/P. Rebrov