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Paul Biya s’engage pour un Cameroun "uni, stable, prospère"

6 novembre 2025

Le chef de l’Etat camerounais, au pouvoir depuis 43 ans, a prêté serment jeudi (06.11) pour un huitième mandat, en l’absence de dirigeants étrangers.

Le président camerounais Paul Biya lève la main après avoir prêté serment pour un nouveau mandat lors de sa cérémonie d'investiture à l'Assemblée nationale à Yaoundé, au Cameroun, le jeudi 6 novembre 2025
Paul Biya a dit mesurer la gravité de la situation que traverse son pays Image : Angel Ngwe/AP Photo/picture alliance

La cérémonie solennelle de prestation de serment a été organisée à l’Assemblée nationale devant les députés, les sénateurs et les membres du gouvernement.  

Et la date n’est pas anodine : le 6 novembre 1982, Paul Biya devenait président de la République du Cameroun.   

L’événement s’est déroulé dans le faste habituel du protocole républicain : garde d’honneur, hymne, défilé militaire et hommages officiels. Puis est venu l'instant de la prestation de serment.  

Le reportage de notre correspondante à Yaoundé, Elisabeth Asen

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Réélu à l’issue d’un scrutin marqué par une faible participation, Paul Biya, 92 ans, a renouvelé ses engagements en faveur du développement et de la stabilité du pays. 

"Je voudrais, en cette occasion solennelle, renouveler devant vous un engagement que j'ai déjà pris par le passé dans les mêmes circonstances. Celui de rester fidèle aux idéaux qui m'ont guidé depuis mon accession à la magistrature suprême. Celui de me consacrer entièrement à la mission sacrée que Dieu tout-puissant et le peuple camerounais souverain ont bien voulu me confier, celle de travailler sans relâche à l'avènement d'un Cameroun uni, stable et prospère." 

Du déjà vu et entendu  

Mais pour l’opposant politique Elimbi Lobe, ce discours a des allures de déjà entendu.  

"Le texte du serment n'est pas nouveau. Tel que vous l'avez entendu aujourd'hui, tel il était déjà en 1996, lorsque M. Paul Biya a prêté serment en jurant, devant Dieu, de respecter la Constitution de 1996 qui prévoyait la limitation des mandats."  

Au cours de cette cérémonie, l'on a relevé l’absence de nombreux chefs d’Etat africains, aucun n’ayant fait le déplacement à Yaoundé.  

Le principal challenger de Paul Biya, Issa Tchiroma Bakary, revendique la victoire au scrutin du 12 octobre dernier Image : AFP

Ernesto Yene, acteur de la société civile, ajoute également que, dans les rues de la capitale, l’ambiance contrastait avec la solennité de l'Assemblée nationale. 

"Je suis sorti de chez moi vers 8h et dans la rue, j'ai vu des policiers en plein carrefour avec des armes à la ceinture, des armes au poing, des casques… Ils étaient placés en évidence à au moins trois carrefours que j'ai traversés. C'est ce que j'ai vu aujourd'hui."  

Ernesto Yene dit avoir "l'impression qu'on a vécu une espèce d'investiture à huis clos, entre un cercle d'amis et de courtisans."

Avec ce nouveau septennat, Paul Biya entame ainsi un huitième mandat à la présidence, confirmant son statut de doyen des chefs d’Etat africains en exercice.     

 

Elisabeth Asen Correspondante au Cameroun pour le programme francophone de la Deutsche Welle