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La Chine promet plus de 50 milliards de dollars à l'Afrique

5 septembre 2024

Le montant promis par le président chinois vise à renforcer la coopération entre la Chine et les pays africains. Analyse de l’universitaire sénégalais Thierno Thioune.

Une cinquantaine de chefs d’Etat africain prennent part au neuvième Forum sur la coopération sino-africaine à Pékin
Le président chinois et les dirigeants africains à Pékin le 5 septembre 2024Image : Andy Wong/AP/picture alliance

A l'occasion du neuvième Forum sur la coopération sino-africaine, qui se poursuit à Pékin jusqu'à demain, 6 septembre, le président chinois Xi Jinping a promis plus de 50 milliards de dollars sur trois ans aux pays africains. Le montant, équivalent à environ 45 milliards d'euros, vise à renforcer la coopération entre la Chine et les pays africains dans plusieurs domaines, dont les infrastructures et le commerce. 

L'interview de Thierno Thioune

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Pour Thierno Thioune, maître de conférences à la faculté de sciences économiques et de gestion de l'université Cheick Anta Diop de Dakar, le principal problème dans cette aide chinoise, délivrée sous forme de prêts, reste l'endettement des pays africains.  

Thierno Thioune :  La Chine, derrière ces prêts et ces investissements et ces engagements montre un niveau type de partenariat axé sur les infrastructures économiques, mais aussi en faisant travailler les entreprises chinoises, notamment en Tanzanie ou la Chine projette de construire 1200 kilomètres de lignes ferroviaires. Le Nigeria aussi va bénéficier de la coopération dans les infrastructures, notamment dans le transport, mais également le Zimbabwe. 

DW : Est-ce qu'à la longue, les pays africains ne seront pas surendettés ?

Thierno Thioune : Tout à fait. Aujourd'hui, si la Chine envoie des centaines de milliers d'ouvriers en Afrique pour la construction des infrastructures, telles que les voies ferrées, des ports et des routes. Les prêts des banques chinoises qui permettent de financer ces projets soulèvent des interrogations quant à l'endettement de certains pays. Vous savez, aujourd'hui, certains pays dépassant les plafonds d'endettement sont exposés à ce qu'on appelle les fonds vautours. Donc, cela montre en partie également la dangerosité de certains types de partenariat.

DW : Beaucoup de pays africains sont surendettés et continuent donc de l'être auprès de la Chine, sans se soumettre à des conditionnalités. Ce qui n'est pas le cas avec les institutions de Bretton Woods ou avec certaines puissances occidentales. C'est peut-être plus facile pour ces pays-là non ? 

Thierno Thioune : C'est vrai. Il est heureux de  constater que le modèle Chinois est un modèle accessible aux pays africains. Mais, il faut aussi rappeler que ce ne sont pas des dons. Ce sont des prêts. C'est peut-être plus consensuel, mais cela n'enlève pas aussi le caractère d'endettement. Je crois aujourd'hui, quoi qu'il en soit que le profil d'endettement des pays africains doit être mis sur la table et cela été décrié et il y a eu un appel pour l'annulation pure et simple de la dette des pays africains. Il faut redéfinir les axes de partenariat avec les Institutions de Bretton Woods qui donnent des gages ou des possibilités de développement avec des conditionnalités aussi qui respectent les contours du profil d'endettement.