Chine : le spectre de la contestation
24 février 2011Ils sont très peu nombreux en Chine, ceux qui ont accès à internet, à cause de la censure opérée par les autorités. Celles-ci bloquent notamment les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook qui sont perçus comme des vecteurs cruciaux du mouvement de contestation. Cela explique sans doute pourquoi la mobilisation a été faible le week-end dernier, suite à un appel à manifester lancé par des internautes dans 13 villes chinoises. Mais malgré le fait que seulement une poignée de personnes aient répondu à l'appel, les forces de sécurité ont procédé à une démonstration de force.
Des groupes de défense des droits de l'Homme estiment que plusieurs dizaines voire une centaine de dissidents ont été arrêtés par la police ou assignés à résidence. Parmi les personnes détenues on cite des avocats et des écrivains. Certains activistes qui ont lancé l'appel ont même été interpellés avant même la manifestation de dimanche pour « incitation à la subversion contre le pouvoir d'Etat ».
Les initiateurs du mouvement sont conscients de la force répressive qui leur est opposée. La plupart sont dans l'anonymat.
Par ailleurs, le mouvement n'est pas encore bien structuré, d'où une certaine hésitation quant à la conduite à tenir. Pour l'instant, les revendications semblent se limiter à des plaintes déjà courantes au sein de la population, telles que la demande travail, de nourriture, de logements et de justice.
Malgré les arrestations, les organisateurs de la mobilisation ont renouvellé l'appel à manifester tous les dimanches. Dans un message posté sur internet, ils expliquent qu'une action prolongée est nécessaire pour montrer aux autorités de Pékin que le peuple exige des comptes.
Auteur : Fréjus Quenum
Edition : Marie-Ange Pioerron