Chuk Hagel ne luttera plus contre l'EI
25 novembre 2014Chuck Hagel a annoncé lundi sa démission lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche en présence de Barack Obama. Selon plusieurs médias américains, le président démocrate l’aurait poussé vers la sortie. Le départ du responsable de la Défense, seul républicain dans l'équipe gouvernementale d'Obama, fait aussi l’objet de nombreux commentaires dans la presse allemande.
"Chuck Hagel, le bon choix au mauvais moment."
C'est du moins ce que pense l'éditorialiste de la Süddeutsche Zeitung. Le Démocrate Obama avait appelé le Républicain Hagel à la tête du Pentagone parce que comme lui, il est aussi très sceptique quant à l’usage de la force militaire. Hagel , 68 ans , un vétéran de la guerre du Vietnam, avait par exemple sévèrement critiqué l’invasion de l’Irak en 2003. En tant que ministre de la Défense, Hagel devait mettre fin à l’engagement des troupes combattantes américaines en Afghanistan et adapter l’armée à une ère de budgets réduits et d’ambitions de moindre envergure. Mais ces plans n’avaient pas prévu la montée en puissance de l’Etat Islamique. Les temps ont donc changé, souligne la Süddeutsche et conclut que Barack Obama pense que Chuck Hagel, avec sa faible rhétorique, n’est pas l’homme idéal pour gérer ce changement.
Un départ prévu depuis plusieurs semaines ?
Selon un haut responsable gouvernemental à Washington, Barack Obama et Chuck Hagel auraient commencé à évoquer l'avenir du secrétaire à la Défense à la mi-octobre déjà .C’est ce que rapportent aussi la plupart des journaux allemands.
La FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung , estime aussi "qu’apparemment, le commandant en chef des forces armées, Barack Obama, considère Hagel comme inapte à diriger le ministère de la Défense en cette période de guerre contre l’Etat islamique. Et puis, à plusieurs reprises, Hagel avait, dans des déclarations publiques, alimenté les doutes vis-à-vis de la stratégie du président. Une stratégie selon laquelle les forces américaines ne doivent attaquer les positions jihadistes que seulement si cela paraît nécessaire pour la pacification et la libération de l’Irak; en outre, les troupes du président syrien ne sont pas attaquées et la formation militaire de milliers d’opposants au régime de Bachar al Assad ne doit commencer que dans quelques mois. A Washington, on rapporte, que Chuck Hagel n’a pas joué un grand rôle lors du choix de cette stratégie. Il a au contraire régulièrement posé des questions critiques qui ne convenaient apparemment pas à l’équipe rapprochée d’Obama", conclut la FAZ.
Et une phrase d’un commentaire du quotidien Rheinische Post résume assez bien la pensée de nombreux éditorialistes :
"Barack Obama et Chuck Hagel – ces deux là symbolisent le piètre bilan de la politique étrangère de Washington ces dernières années: bien intentionnée, mais mal appliquée!"