A l’ouverture de l’audience à dix heures, le président de la cour juge l’appel des avocats de Khalifa Sall recevable. La salle remplie à moitié cette fois-ci attend le verdict dans un silence total. 
Dix minutes plus tard, la sentence tombe : la condamnation est confirmée. Le maire de Dakar va purger ses cinq ans d’emprisonnement. Pour ses avocats, ce n’est pas une surprise. Selon Maître ciré Cledor Ly il s'agit d'un procès politique. "Ce sont des objectifs politiques qui sont poursuivis et non pas un idéal de justice" explique t'il.
A l’opposé, les avocats de l’Etat affirment que la cour n’a fait que confirmer la décision du tribunal du 30 mars. Maître Baboucar Cissé se félicite de la décision rendue : "L’Etat du Sénégal est entièrement satisfait. Du moins partiellement. Parce qu’on a été débouté aussi pour le surplus. Parce que pour le préjudice moral, nous avons réclamé cinq milliards. La cour n’a pas estimé devoir nous allouer ce montant. Donc la cour nous a seulement alloué le montant détourné."

La prison et une amende

Le juge Demba Kandji a condamné les prévenus à payer par ailleurs 1.800 milliard de francs CFA à l'Etat du Sénégal. 
Malgré cette confirmation de la condamnation de Khalifa et ses co-accusés, son avocat croit qu’il a encore des chances d’être candidat à la présidentielle de 2019. "Il peut toujours être candidat. Ce sera un travail dur et acharné des avocats. Mais il conserve encore sa chance d’être effectivement éligible" explique t'il.
Khalifa Sall ne s’est pas présenté au tribunal ce matin. Ses co-prévenus ont rejoint la prison de Reubeuss. Khalifa Sall, Mbaye Touré, Yaya Bodian et Fatou Traoré doivent désormais payer ensemble la somme de 1.800 milliard de francs CFA à l'Etat du Sénégal.