Claudia Sheinbaum a été portée par la popularité du président sortant, Lopez Obrador, et a raflé une victoire écrasante avec près de 60 % des voix lors de l'élection présidentielle dimanche (02.06).

"Presidenta, Presidenta !", scandait ainsi la foule sur l'immense place de la Constitution, que les Mexicains appellent le Zocalo, dans le centre historique de Mexico.

C'est là que Claudia Sheinbaum est venue dans la nuit s’adresser à ses supporters : "Je veux vous remercier car, pour la première fois en 200 ans de République, je vais devenir la première femme présidente du Mexique."

Le machisme au Mexique

Avec une victoire sans appel, cette scientifique de 61 ans, experte du climat, ancienne membre du Giec, le Groupe d’experts sur l’évolution du climat, et ex-maire de la capitale du Mexique, est décidément entrée dans l’histoire.    

"Je ne suis pas arrivée ici toute seule, nous sommes toutes arrivées ici ensemble : nos héroïnes qui ont créé la nation, nos ancêtres féminines, nos mères, nos filles et nos petites-filles", a-t-elle déclaré.

Au Mexique, les femmes manifestent régulièrement contre le machisme, très ancré dans la société, les inégalités salariales avec les hommes, mais aussi et surtout contre les violences faites aux femmes.

L’an dernier, le Mexique a connu en moyenne dix féminicides par jour, selon l’Onu.   

L'enseignante Angelica Ahlman est venue célébrer la victoire sur le Zocalo et fait part de son "une immense joie, non seulement parce qu'elle est une femme, bien sûr, mais aussi parce que c'est la présidente dont le Mexique a besoin pour aller de l'avant." 

80 homicides par jour 

Ces défis sont en premier lieu la sécurité. Claudia Sheinbaum a promis l'"impunité zéro", alors que le Mexique enregistre 80 homicides par jour, en grande majorité perpétrés par des groupes criminels.   

Pas moins de 25 candidats ont été assassinés pendant la campagne électorale, alors que se jouaient aussi des élections locales sur tout le territoire.   

En tant que maire de Mexico, Claudia Sheinbaum avait réussi à faire baisser la criminalité, d'après des chiffres officiels, en s’attaquant selon elle aux causes de la violence, notamment l’exclusion des jeunes recrutés par les cartels.   

Sur le plan international, la nouvelle cheffe de l’Etat héritera du bras de fer permanent avec les Etats-Unis sur la question de la migration.