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Climat glacial entre la France et la Turquie

25 janvier 2012

Le Sénat français a avalisé une loi qui pénalise la négation des génocides, y compris celui des Arméniens sous l’empire Ottoman. Une décision qui a provoqué la colère du gouvernement turc qui refusede parler de génocide.

Le ton monte entre Paris et AnkaraImage : picture alliance/AFP Creative

On peut émettre des réserves quant au bien-fondé de ce genre de lois, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les parlementaires devraient laisser les jugements historiques à ceux dont c'est le rôle : les historiens. Car aujourd'hui, de telles mesures ne font que susciter des conflits politiques, comme le montre la réaction furieuse d'Ankara. Cette dispute historique renforce les courants anti-occidentaux dans le pays et agrandit le fossé entre la Turquie et l'Europe.

Le projet de loi a aussi été critiqué par des associations turques en FranceImage : picture-alliance/dpa

La Süddeutsche Zeitung estime que malgré des liens économiques solides, le climat politique entre Ankara et Paris va rester glacial. Ce qui est beaucoup plus problématique pour la Turquie que pour la France, car le pays cherche toujours à intégrer l'Union européenne. La menace du Premier ministre Erdogan de ne plus rendre visite au président Sarkozy ne va pas aider en ce sens, sans compter que le scepticisme face à cette adhésion était déjà grand en France.

Les massacres et déportations d'Arméniens entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de mortsImage : AP

A qui sert la décision du Sénat français ? se demande la Tageszeitung. A l'Histoire ? Une réponse naïve, mais surtout hypocrite. A trois mois de l'élection présidentielle française, cela profite avant tout à Monsieur Sarkozy, qui espère ainsi recueillir les voix des 500.000 Français d'origine arménienne. Et même si le chef de la Diplomatie arménienne a réagi de façon euphorique, ce dont l'Arménie a besoin, ce ne sont pas des belles paroles de la part de Paris, mais plutôt d'un accord d'entente avec la Turquie.

Les Egyptiens ont célébré l'anniversaire de leur révolution sur la place TahrirImage : Amr S. El-Kady

Die Welt revient de son côté sur la révolution égyptienne, un an après le début des manifestations sur la place Tahrir au Caire. Une révolution accompagnée d'une grande naïveté de la part des pays occidentaux selon le quotidien, qui craint une dérive islamiste en Egypte. La victoire électorale des Frères musulmans et des salafistes devrait susciter une plus grande vigilance et des interrogations. Au lieu de cela, les Occidentaux cherchent des preuves que les Frères musulmans sont devenus plus modérés qu'autrefois. De plus cela ne semble déranger personne que seulement 10% de femmes aient été élues au parlement, alors qu'elles représentaient plus de 30% des manifestants l'année dernière.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Konstanze Von Kotze