Climat : plus de temps à perdre
26 novembre 2012Ce sont des enjeux considérables : il y va de la survie de notre planète et déjà de certaines îles du Pacifique, mais avec des résultats sans doute symboliques. La conférence de Doha s'annonce un peu comme la montagne qui accouche d'une souris. Pourtant les signaux d'alerte se sont multipliés, jusqu'à la Banque mondiale qui a mis en garde : la température pourrait monter de 4° dès 2060. Les cataclysmes que l'on connaît déjà se multiplieraient et se renforceraient alors, prédisent les métérologues.
Les pays pauvres en seraient les premières victimes, rappelle la Banque. Et l'ONU a enfoncé le clou : la teneur en gaz à effet de serre a atteint un nouveau pic en 2011. Le gros dossier sur la table des négociations est donc ce que l'on appelle l'acte II des accords de Kyoto signés en 1997. Le seul accord contraignant qui engage les pays industrialisés. Mais en réalité, sa portée est réduite, car seuls l'Union européenne et l'Australie l'ont signé. Et cela ne représente que 15% des émissions globales des gaz à effet de serre... Accord universel
Le vrai dossier sera la mise en route de ce que l'on appelle "l'accord universel pour 2015", comme l'a expliqué la représentante climat de l'ONU. Cet accord devrait prendre le relais de Kyoto 2. Et il engagerait cette fois-ci tous les pays, en particulier la Chine, premier pollueur mondial.
Reste qu'en 2009 la communauté internationale avait décidé de débloquer 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour aider les pays les plus pauvres. Cette aide devait être gérée par un Fonds Vert. Celui-ci est toujours vide, critique l'ONG Oxfam.
Alors que les menaces s'accumulent, les décisions et les actions concrétes sont à la traine. L'Allemagne, pourtant, arrive à Doha avec un modèle que les experts scrutent intensément : la sortie du nucléaire et le renforcement des énergies alternatives. Et ce message, estiment des économistes et climatologues, pourrait être à lui seul aussi important que la conférence elle-même.