Le 13 mars dernier, Breonna Taylor, une infirmière afro-américaine vivant à Louisville, dans l'Etat du Kentucky était abattue à son domicile après que des policiers blancs s'y soient présentés munis d'un mandat d'arrêt et aient échangé des coups de feu avec son compagnon. Une affaire qui n'avait pas fait beaucoup de bruit à l'époque, mais qui a connu un regain d'attention par la suite, notamment en marge des manifestations autour du thème "Black Lives Matter".

Aucune inculpation pour meurtre

Ce mercredi après-midi, la justice locale a tranché : aucun des trois membres des forces de l'ordre n'a été inculpé pour meurtre. Seul Brett Hankinson, l'un des trois policiers blancs présents ce soir-là, a été inculpé, et ce pour avoir mis trois personnes "en danger grave de blessures physiques ou de mort". L'agent Hankison a tiré dix balles dont plusieurs ont terminé leur course dans l'appartement voisin de celui de Breonna Taylor. Selon les médias locaux, Brett Hankinson s'était lui-même présenté par la suite à une prison de la région, avant d'être relâché contre une caution de 15.000 dollars, une somme très basse par rapport à d'autres cas similaires.

Suite à cette décision de justice controversée, de nombreuses manifestations spontanées ont eu lieu dans tout le pays. A Louisville, la colère et la tension étaient particulièrement palpables : deux policiers ont donc été blessés par balle en marge des manifestations, un suspect a été arrêté.

Une décision vue comme une mascarade

Des centaines de personnes sont également retrouvées dans les rues de New-York, de Detroit ou encore d'Oakland, d'aucuns estimant que ce verdict est une mascarade, comme l'explique cette manifestante :

"Nous sommes dehors pour demander justice pour Breonna Taylor. Justice n'a pas été rendue aujourd'hui, nous sommes scandalisés à juste titre, et c'est pourquoi nous sommes autant à être dans la rue."

Des manifestations qui ont réuni beaucoup d'Afro-Américains, mais pas seulement. Il y avait également beaucoup de blancs. Preuve qu'il s'agit d'une histoire qui ne concerne pas seulement une partie de la population, mais le pays tout entier.

"Nous, les Blancs, nous devons mettre fin à ce silence, et nous devons soutenir nos frères et soeurs noirs."

Joe Biden appelle au calme

De nombreuses personnalités sont également montées au créneau pour dénoncer la décision dans l'affaire Breonna Taylor. "Mon Dieu. C'est dévastateur et malheureusement pas surprenant", a réagi Megan Rapinoe, la star du foot féminin, également connue pour ses prises de position politiques. Du côté des politiques, le Sénateur Bernie Sanders, ancien candidat à la primaire démocrate, a qualifié cette décision de "honte". Quant à Joe Biden, l'adversaire de Donald Trump à l'élection présidentielle de novembre prochain a déclaré "comprendre la frustration", tout en appelant au calme, estimant que "la violence n'est jamais acceptable".