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Des combats dans l’est de la RDC malgré l’accord de paix

30 juin 2025

La gravité de la situation fait douter que l’accord entre la RDC et le Rwanda, qui mentionne à peine le M23, puisse amener la paix dans cette région du pays.

Demokratische Republik Kongo Kibumba 2025 | Rückkehrende Bauern nach Kämpfen zwischen M23-Rebellen und kongolesischer Armee
Alors que les combats se poursuivent, le président congolais estime que l'accord de paix "ouvre la voie à une nouvelle ère de stabilité".Image : Arlette Bashizi/REUTERS

Malgré la signature, vendredi dernier (27.06), à Washington, d'un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, les combats se poursuivent dans l'est de la RDC.

Plusieurs personnes ont été tuées dans les territoires de Walungu et de Fizi, dans la province du Sud-Kivu. Une violence qui a poussé de nouveau des milliers de personnes à fuir.

La gravité de la situation fait douter que l'accord, qui mentionne à peine les rebelles du M23, puisse réellement amener la paix.

Les habitants des zones occupées par les rebelles de l'AFC-M23 se sont ainsi d'abord réjouis de la signature de cet accord de paix. Ils espéraient que les rebelles allaient commencer à se retirer.

La déception des habitants

Mais les combats entre les rebelles et les Wazalendo, un groupe allié à l'armée congolaise, ont repris samedi à Kaniola et dans différentes autres localités du territoire de Walungu.

Cet habitant de Kaniola, qui a requis l'anonymat, explique que "encore aujourd'hui, lundi même, les M23 viennent attaquer la population de Kaniola et les Wazalendo. On se demande quel accord on a signé. C'est un accord pour la progression du M23 ou bien pour l'évolution de la guerre ? Jusqu'à présent, la population est en débandade".

L'accord de paix a été signé à Washington le 27 juinImage : Andrew Caballero-Reynolds/AFP/Getty Images

L'AFC-M23 a affirmé, ce lundi (30.06), avoir pris acte de l'accord de Washington. Mais elle a réaffirmé ses exigences pour un processus de paix qui soit plus inclusif.

Un discours tenu alors que les combats se poursuivent également à Minembwe, dans le territoire de Fizi. Même situation ce lundi dans la localité de Kamisimbi, à une vingtaine de kilomètres de la ville de Bukavu.

Un accord de paix qui ne va pas assez loin

Pour le professeur Nkere Ntanda, enseignant à l'université de Kinshasa, la faiblesse de l'accord de paix est d'avoir ignoré l'AFC-M23.

Il estime que "c'est une des grandes faiblesses. C'était contradictoire de vouloir signer l'accord sur des minerais qui se trouvent dans une région contrôlée par les deux mouvements qui sont exclus de l'accord. Ça n'a pas de sens. C'est pourquoi ces mouvements se moquent de cet accord. Ils ne se sentent pas concernés. Ils n'ont pas été impliqués et pourtant, ce sont eux qui sont assis sur les minerais au centre de cet accord."

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03:10

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C'est justement ce qui rend difficile la mise en application du document signé à Washington, souligne le professeur Nkere Ntanda.

Les autorités congolaises comptent sur les pourparlers de Doha pour en finir avec les rebelles du M23. Mais ces derniers accusent Kinshasa de tout faire pour compromettre le processus.