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Comment la crise du Congrès met en péril l'aide à Kiev

Konstanze Fischer | Avec agences
6 octobre 2023

Les derniers remous politiques à Washington hypothèquent l'adoption d'une nouvelle enveloppe pour soutenir l'effort de guerre ukrainien.

Discours du président américain Joe Biden
Au lendemain de la destitution inédite de Kevin McCarthy, Joe Biden a voulu se placer au-dessus de la mêlée. Mais cela ne l'a pas empêché d'admettre, pour la première fois, une certaine préoccupation sur l'avenir de l'aide à l'Ukraine.Image : Evan Vucci/AP Photo/picture alliance

Ce 6 octobre marque la journée de l'amitié germano-américaine - une occasion pour le président allemand Frank-Walter Steinmeier de se rendre à Washington pour rencontrer son homologue américain Joe Biden. Une visite annoncée à la dernière minute et une première pour les deux hommes en tant que chefs d'État.  Elle intervient à un moment où les États-Unis sont plongés dans une nouvelle crise politique. Une crise qui pourrait mettre en péril l'aide américaine à l'Ukraine. Selon un institut allemand basé à Kiel, celle-ci s'élève jusqu'à présent à 75 milliards de dollars ce qui fait des Etats-Unis le premier contributeur mondial en valeur absolue. 

Kevin McCarthy était "speaker" de la Chambre des représentants depuis janvier. Mardi, 216 élus dont 8 républicains ont voté pour sa destitution. Image : U.S. House of Representatives/C-SPAN/Reuters

Blocage d'une partie des Républicains

C'est la destitution, mardi dernier (3.10.2023), du président de la Chambre des représentants, le Républicain Kevin McCarthy qui a fait déborder le vase. Cette première dans l'histoire du Congrès américain pourrait n'être qu'une simple affaire de politique intérieure sauf que… si le "speaker" (terme anglais pour désigner le président de la Chambre des représentants, NDLR) a été évincé, c'est en raison d'une fronde d'élus de l'aile droite de son propre parti qui s'opposent notamment au déblocage de fonds supplémentaires pour Kiev. 

Une position qui rendait les discussions sur le budget de l'État fédéral difficiles avant même son départ. 

La Maison Blanche évalue à 24 milliards de dollars la rallonge nécessaire pour continuer de soutenir l'effort de guerre ukrainien. Une enveloppe qui doit être intégrée au budget annuel que le Congrès – donc le Sénat à majorité démocrate et la Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains – doit adopter d'ici le 17 novembre. 

L'annonce de Joe Biden montre que "j'avais raison quand j'ai construit 900 km (...) d'un mur frontalier tout beau, tout neuf", a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.Image : Saul Loeb/Getty Images/AFP

Polémique autour du mur 

Ce vendredi, une nouvelle polémique a vu le jour : Joe Biden a en effet annoncé la reprise de la construction du mur à la frontière mexicaine, une mesure phare de son prédécesseur, Donald Trump. Au moment de son entrée en fonction, en janvier 2021, il avait pourtant promis que le contribuable ne payerait plus pour la construction de cet édifice. Et s'il affirme qu'il ne peut pas, légalement, interrompre le financement du mur, faute d'avoir pu convaincre le Congrès d'employer ces fonds pour d'autres mesures, certains voient dans cette volteface un moyen de marchander le soutien des parlementaires républicains à un nouvel effort financier pour l'Ukraine. 

Sans compter que la Maison-Blanche a aussi annoncé la reprise des vols directs d'expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière. Peut-être une autre manière d'amadouer la frange la plus dure des Républicains…

Le Président démocrate a annoncé préparer un discours majeur sur l'aide américaine à Kiev, admettant être inquiet sur le devenir de ce soutien en raison du chaos politique à Washington.

Quant aux Républicains, ils doivent, eux, choisir mardi prochain un candidat pour le perchoir. Le vote devrait avoir lieu mercredi. Un nom circule déjà : celui de Jim Jordan, membre de la droite dure, connu pour son scepticisme envers l'aide américaine à l'Ukraine. C'est aussi lui qui a été l'un des instigateurs de l'enquête en destitution lancée contre le président démocrate Joe Biden. Et sa candidature est soutenue par Donald Trump