Conférence sur l'Océan : comment se porte la planète bleue ?
10 juin 2025
Les mers et les océans abritent plus de 250 000 espèces, allant du minuscule plancton aux récifs coralliens et jusqu'à la baleine bleue, le plus grand animal de la Terre. Et pour plus d'un milliard de personnes, la mer et les océans représentent la première source de nourriture.
Pour tenter de mieux protéger cette planète bleue, la communauté internationale est rassemblée cette semaine à Nice, dans le sud de la France, pour la Conférence des Nations unies sur les océans.
Comme sur terre, la vie sous-marine est menacée par le réchauffement climatique. L'océan, qui a une fonction de régulateur du climat, parce qu'il absorbe du carbone et d'autres gaz à effet de serre, soit près d'un tiers des émissions d'origine humaine.
Or des océans qui se réchauffent entraînent un blanchissement des coraux, c'est-à-dire qu'ils dépérissent et se décolorent. Ce phénomène affecte aujourd'hui plus de 80% de tous les récifs dans le monde.
Au-delà de l'importante faune et flore qu'abritent ces récifs, ils constituent aussi une barrière naturelle qui absorbe l'énergie des vagues et réduit l'érosion des côtes. Les récifs protègent donc des écosystèmes et les infrastructures humaines en bord de mer.
Ensuite, plus l'eau est chaude, moins elle absorbe d'oxygène, affectant les poissons et le plancton, la base de la chaîne alimentaire aquatique. De nouveaux résultats de recherche montrent que la mer se réchauffe maintenant jusqu'à 2 000 mètres de profondeur.
La surpêche
L'écosystème marin est évidemment aussi menacé par la pêche excessive et illégale.
L'ONG de protection de l'environnement WWF estime ainsi que le nombre d'espèces surpêchées et dont les stocks peinent à se renouveler a triplé ces 50 dernières années.
Ce problème est particulièrement visible en Méditerranée, où plus de la moitié des espèces sont considérées comme surexploitées. C'est le cas des harengs, des sardines et des anchois.
La surpêche perturbe la chaîne alimentaire des grands mammifères marins, mais aussi les moyens de subsistance des humains, le poisson étant la source de protéines la plus importante pour plus d'un milliard de personnes.
Quelque 600 millions de personnes dans le monde, principalement en Chine, en Indonésie et en Inde, dépendent économiquement de la mer.
Aires marines protégées
Pour contrer ces dangers, les États créent des aires marines protégées. La plus grande se trouve sur la côte d'Hawaï dans le Pacifique. La forme que prend cette protection varie d'un pays à l'autre, et dans seulement 3% des zones protégées dans le monde, la pêche y est interdite.
Près de 40 % des zones marines sont gérées par des lois au niveau national. Ces zones se trouvent dans un rayon d'environ 370 kilomètres des côtes d'un pays. Au-delà, c'est la haute mer, considérée comme bien public mondial.
En l'absence de réglementation, de nombreuses ressources océaniques sont pilées en toute impunité.
Le traité international sur la haute mer vise à combler cette lacune, en permettant notamment, sur proposition d'un ou plusieurs Etats, de créer des sanctuaires dans des zones particulièrement fragiles et menacées.
Après 15 ans de négociations, le traité a été signé par la plupart des pays du monde en 2023. Il doit maintenant encore être ratifié par au moins 60 États, or, actuellement, seuls 49 l'ont fait, dont de nombreux petits États.
L'Allemagne et les États-Unis manquent toujours à l'appel et Washington ne devrait pas le ratifier tant que Donald Trump est président.
Pollution plastique
Enfin, il y a le problème de la pollution. Selon les projections, d'ici 2050, le poids des déchets plastique dans l'océan va dépasser celui des poissons. Chaque année, entre huit et dix millions de tonnes de nouveaux déchets plastiques finissent dans la mer, selon le World Ressources Institute. Et il faudra parfois des centaines d'années pour que ces déchets se décomposent.
Là, les Nations unies tentent depuis des années de faire adopter un accord international pour freiner la pollution plastique dans le monde.