Comment s'en débarasser ?
1 avril 2011La présence d'unités de la CIA et des services secrets britanniques sur le sol libyen a été dévoilée hier par le New York Times et le Guardian, même si celle-ci n'a été confirmée ni par Washington ni par Londres. En revanche, l'information selon laquelle les alliés chercheraient à entraîner et à armer les insurgés a été confirmée.
Le président Barack Obama a signé un décret dans ce sens et le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a reconnu qu'il s'agissait d'un moyen pour chasser Kadhafi. Même s'il a précisé que là encore, les Américains préféreraient laisser leurs alliés faire le travail : « Pour ce qui concerne l'entrainement ou l'assistance à la rébellion, franchement il y a beaucoup de pays qui peuvent le faire. Ce n'est pas l'unique responsabilité des Etats-Unis et à mon avis, quelqu'un d'autre devrait se charger de ça. »
Chasser Kadhafi
Après la défection hier de l'ancien ministre des Affaires étrangères libyen, Moussa Koussa, le quotidien britannique The Guardian a rapporté que Mohammed Ismail, un proche du fils de Kadhafi, Saif al-Islam, avait pris contact avec le gouvernement britannique. Toute cette agitation montre bien qu'il ne s'agit plus de simplement assurer une zone d'exclusion aérienne sur la Libye et de protéger les populations civiles, selon les termes de la résolution 1973 de l'ONU.
Sur ce point, le Washington Post a rapporté qu'un diplomate européen avait reconnu, sous couvert de l'anonymat, que « ce qui se passe n'est pas une zone d'exclusion aérienne. Cette zone d'exclusion était un truc diplomatique pour rallier les pays arabes. Mais ce que nous avons en ce moment en Libye va au-delà. » Même si la tempête de sable a ralenti ces derniers jours les frappes aériennes, les tractations se poursuivent donc pour, d'une manière ou d'une autre, se débarrasser de Kadhafi. Car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Auteur : Jean-Michel Bos
Edition : Sandrine Blanchard