Cette image est une image bouleversante. Elle montre l'horreur de la vanité, de l'exode mortel de Syriens fuyant un pays déchiré par la guerre civile. C'est une illustration de la réalité quotidienne autour de la méditerranée. C'est une image troublante. Une image qui laisse apercevoir notre impuissance. Elle représente tout ce qui nous préoccupe ces mois-ci, tout ce qui nous met en colère, nous révolte. Et c'est une image terrible.

Devrions-nous publier cette image ? En sommes-nous, la Deutsche Welle, obligés ? Il y a des raisons pertinentes de ne pas le faire. Il est question de pudeur, de la dignité de l'enfant et de retenue de notre part en tant que média.

Mais nous avons décidé de la publier. Non pas par quête du sensationnel. Non pas dans le dessein d'augmenter le nombre de clics, non pas pour augmenter notre audimat. Nous la publions, parce que cette image nous bouleverse tous. Parce qu'elle est un symbole de la tragédie de l'immigration. La tragédie de l'enfant innocent dont les parents se sont embarqués dans une aventure périlleuse afin de lui garantir un avenir meilleur, qui s'est arrêté en mer.