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Olaf Scholz dément toute intervention dans l'affaire Cum-Ex

Marco Wolter | Avec agences
19 août 2022

Le chancelier allemand est passé sur le grill d’une commission d’enquête parlementaire pour s'expliquer une nouvelle fois sur son rôle dans ce scandale financier.

Olaf Scholz lors de son audition devant la commission d'enquête
Olaf Scholz a maintenu ses déclarations passées sur le dossier Cum-ExImage : Christian Charisius/dpa/picture alliance

En Allemagne, tous les regards étaient tournés ce vendredi (19.08) vers Hambourg, où Olaf Scholz a été interrogé par une commission d'enquête parlementaire comme témoin dans le cadre de l’affaire d’optimisation fiscale Cum-Ex

"Je n'ai exercé aucune influence sur la procédure fiscale Warburg", a déclaré le chancelier dès sa première prise de parole devant la commission. Olaf Scholz, arrivé avec le sourire et décontracté, a répété, comme prévu, sa ligne de défense : non, il n’a pas fait pression dans le dossier Cum-Ex.

Du nom de ce vaste scandale d'optimisation fiscale, dans lequel la banque Warburg était impliquée. Celle-ci aurait dû rembourser quelque 47 millions d’euros à la ville de Hambourg. Chose à laquelle la municipalité avait dans un premier temps renoncé en 2016. 

Trou de mémoire  

A cette époque, l'actuel chancelier était le maire de la ville. Il avait rencontré à plusieurs reprises le chef de la Warburg, mais a assuré une nouvelle fois aujourd’hui ne pas en avoir gardé de “souvenirs concrets”. Son argument : lorsque l’on est maire d'une ville comme Hambourg, des rendez-vous, on a en a énormément, notamment avec des représentants de banques, et on ne peut se rappeler de chaque détail.  

Un trou de mémoire pour le moins suspect, estiment des opposants politiques.

Sous la pression du gouvernement d'Angela Merkel, la banque Warbourg avait finalement remboursé des dizaines de millions d'eurosImage : Hanno Bode/imago images

Cum-Ex a été un scandale de mouvements financiers complexes pour ne pas avoir à payer d’impôts sur les dividendes versés aux actionnaires. Le consortium de médias qui avait mené l’enquête sur les Cum-Ex files estime que cette optimisation fiscale a porté préjudice à une dizaine de pays avec un manque à gagner d’au moins 150 milliards d’euros, selon la dernière évaluation d’une équipe de chercheurs de l’université de Mannheim.   

Nouvelles révélations   

La France, suivie de l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne avaient été les pays le plus touchés. En Allemagne, la perte fiscale est estimée à plus de 28 milliards d’euros.  

Si cette affaire rattrape Olaf Scholz, qui est témoin mais pas poursuivi, c’est que de nouveau éléments troublants ont fait surface, comme des soupçons sur des suppressions de données, des notes du chef de la Warburg ou encore d’importantes sommes d’argent retrouvées dans le coffre-fort d’un membre du parti social-démocrate.   

Le chancelier, dont la côte de popularité est en baisse, voudrait que ce dossier soit définitivement refermé. Pour lui, tout aurait déjà été dit. 

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