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Angela Merkel et l'Afrique

Martina Schwikowski | Konstanze Fischer
2 décembre 2021

Nombreux sont ceux, sur le continent, qui vont regretter la chancelière. Même si sa politique vis-à-vis de l'Afrique n'est pas exempte de critiques.

Angela Merkel accueillie par le président Issoufou au Niger, en mai 2019
Angela Merkel accueillie par le président Issoufou au Niger, en mai 2019Image : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

Que ce soient les voyages sur place ou les entrevues avec les chefs d'Etat et de gouvernement : au fil de son mandat, l'intérêt de la chancelière pour le continent africain est allé croissant. Au mois d'août, Angela Merkel avait ainsi invité plusieurs dirigeants à Berlin pour une dernière rencontre.

"Elle a fait un travail remarquable pour placer l'Afrique au cœur de l'agenda allemand, que ce soit pour la politique étrangère ou la politique de développement" explique Minenhle Nene de l'Institut sud-africain pour les affaires internationales. "Son effort continu pour que la politique allemande se préoccupe du continent est évident, y compris dans son interaction avec les leaders africains. Et elle a aussi été une force motrice pour la coopération économique allemande avec les pays africains."

Arrivée à l'aéroport de Ouagadougou, mai 2019Image : Reuters/A. Rinke

Compact with Africa, une base solide pour l'avenir

La réunion en août dernier à Berlin était organisée dans le cadre du Compact with Africa, une initiative destinée à promouvoir l'investissement privé en Afrique et lancée par Angela Merkel lors de la présidence allemande du G20 en 2017.

Au centre de cette initiative : des partenariats entre douze pays africains et des pays du G20, dont l'Allemagne. Une base solide pour la coopération germano-africaine qui n'est toutefois pas exempte de critiques. 

"Compact with Africa n'a, pour le moment, pas vraiment réussi à encourager véritablement les investissements privés sur le continent" remarque Gerrit Kurtz, analyste auprès du Thinkthank GPPI basé à Berlin. "En cela, le projet est resté en-deçà des objectifs affichés de la chancelière."

Des investissements encore timides

Actuellement, on ne compte même pas un millier d'entreprises allemandes actives sur le continent et la part de l'Afrique dans l'ensemble des investissements allemands à l'étranger est minime.

Quel bilan pour la politique africaine d'Angela Merkel ?

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L'analyste du GPPI souligne aussi le fait que Berlin conditionne son soutien économique aux réformes politiques entreprises par les gouvernements africains. Or, cet indicateur est problématique quand on considère par exemple l'Ethiopie, consacrée partenaire en 2019 et qui a reçu des aides supplémentaires en raison des progrès effectués, selon l'Allemagne, en matière de bonne gouvernance.

C'est pourtant ce même pays qui est désormais sous le feu des critiques internationales à cause du conflit dans la région du Tigré.

Un intérêt... intéressé

A noter que l'intérêt d'Angela Merkel pour l'Afrique ne s'est développé que relativement tard, au regard de son long mandat. A partir de 2016, le nombre de ses voyages sur place commence à augmenter mais cela se fait parallèlement au souhait de limiter la migration irrégulière vers l'Europe.

C'est dans cette perspective qu'il faut voir les liens accrus avec des pays menacés par le terrorisme en Afrique de l'Ouest : le Mali, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina Faso ou encore le Niger. 

Alors quelle sera la position du futur gouvernement ? Dans le contrat de coalition passé entre les trois partis appelés à diriger le pays dans quelques jours, l'Afrique n'est quasiment pas mentionnée. Mais les acteurs espèrent bien que les bases jetées par Angela Merkel serviront à ses successeurs pour établir un partenariat sérieux avec le continent.

Lire aussi → Quelle politique africaine pour le futur gouvernement allemand ?

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