Plusieurs centaines d'experts sont réunis depuis ce lundi à Genève pour une conférence de trois jours visant à établir un plan global de lutte contre la grippe aviaire. Dès l’ouverture de la conférence, le chef de l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, Jong Wook Lee, a dressé un bref bilan : 61 personnes sont mortes après avoir contacté le virus de la grippe aviaire, 150 millions d’oiseaux y ont aussi succombé ou ont dû être abattus. L’économie a subi un dommage qui dépasse déjà les dix milliards de dollars. M. Lee n’a pas mâché ses mots et a averti :

" Nous n’avons pas encore à faire à une pandémie de grippe humaine. Mais les signes sont clairs, elle viendra. Ce n’est qu’une question de temps jusqu’à ce que le virus de la grippe aviaire H5 N1 ne mute de telle manière qu’il devienne transmissible d’homme à homme. Nous ne savons pas quand cela se passera, mais nous savons que cela se passera..."

S’adressant aux experts et représentants de différents gouvernements, d’organisations internationales et de l’industrie pharmaceutique, le directeur général de l’OMS a averti que si le monde n’est pas préparé à prendre toutes les mesures possibles pour lutter contre une pandémie, alors le monde devra en supporter les conséquences, terribles, selon M. Lee pour les hommes et les animaux, mais aussi pour l’économie mondiale. Aussi, au cours des trois prochains jours, des mesures concrètes doivent être prises dans plusieurs domaines...Jong Wook Lee:

"Comment pouvons nous empêcher que le virus H5 N1 ne se transmette entre les oiseaux et de l’oiseau à l’homme ? Certains pays ont besoins d’une aide. Comment pouvons nous améliorer le diagnostic de la grippe aviaire aussi bien chez l’animal que chez l’homme ? Il est essentiel d’assurer transparence et échange d’informations... Et nous devons décider de mesures communes, coopérer, et intensifier la recherche et le développement de vaccins et de médicaments. La même chose vaut pour l’augmentation des capacités de production et l’accès aux vaccins et médicaments..."

Jusqu’ici seuls 65 des 192 Etats membres de l'OMS ont mis au point des plans de préparation à une pandémie. C’est ce qu’a déclaré Margaret Chan, directrice du programme antipandémique de l'OMS. Tous les autres pays doivent donc rapidement mettre en place des plans d’urgence, et les pays développés devront soutenir les pays pauvres…. Dans ce cadre, la Banque mondiale a proposé la création d'un fonds ad hoc international pour lequel, à titre initial, des dons de 300 à 500 millions de dollars seront nécessaires...

Les experts répondront ils à l ‘appel de l’OMS et s’accorderont ils sur des mesures communes ? Ces mesures seront-elles contraignantes à l’échelon planétaire ? Ce n’est que mercredi soir que l’on connaîtra les réponses...

Ph.Pognan