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Trois questions sur le conflit en RDC

14 février 2023

Boniface Musavuli, écrivain et spécialiste des questions sécuritaires dans la région des Grands-lacs, s'exprime ce mardi sur la DW.

Un rebel du M23 en décembre 2022 près de Goma
"Nous voulons un dialogue direct avec le gouvernement, il faut s'attaquer aux racines du conflit", dit Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23, sans donner plus de précisionsImage : GLODY MURHABAZI/AFP via Getty Images

Les rebelles du M23 sèment le chaos dans l'est de la République démocratique du Congo depuis plusieurs semaines. Depuis fin 2021, ils se sont emparés de vastes pans de territoire du Nord-Kivu. Cela a de graves conséquences pour les civils au quotidien : fermeture des écoles, déplacement de centaines de milliers de personnes... Ce mardi 14 février,dans la matinale de la DW, Boniface Musavuli, écrivain  et spécialiste des questions sécuritaires dans la région des Grands-lacs, tentait d'apporter des explications sur ce conflit.

Quel rôle jouent le Rwanda et l'Ouganda ? 

La Communauté de l'Afrique de l'Est avait décidé dès 2023 de créer une force militaire régionale de paix pour l'est de la RDCImage : Alain Uaykani/Xinhuaa/picture alliance

La résurgence du M23 et l’intensification des combats, ces dernières semaines, ont ravivé les tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Kigali est accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles. Le Rwanda répond que les rebelles sont venus de l'Ouganda voisin. "C'est un secret de polichinelle, mais l'Ouganda appuie les rebelles du M23", tranche Boniface Musavuli. "L'Ouganda appuie les combattants du M23, et d'ailleurs quand des rebelles sont blessés, ils sont soignés en Ouganda." Il y a selon-lui sur le terrain une coalition dans laquelle on trouve "les armées du Rwanda et des appuis de l'armée ougandaise."

Que peut l'armée congolaise ? 

"Je ne suis pas certain que le M23 puisse se permettre de s'emparer de la ville de Goma" - Boniface Musavuli

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La semaine dernière, l'armée congolaise a défilé dans Goma pour "rassurer" la population suite à une manifestation violente contre la force est-africaine accusée d'inaction face aux rebelles. Des militaires ont été déployés en nombre sur certains axes. Mais "l'armée congolaise ne peut pas faire face à la situation, parce que c'est une armée qui a été affaiblie pendant des années", explique Boniface Musavuli. Pour lui, "elle ne peut pas se battre véritablement".

Goma peut-elle être prise par les rebelles ? 

Dans cette situation, les craintes de voir tomber la ville de Goma se mutliplient. Cela reste pourtant improbable estime Boniface Musavuli. "Cela serait, politiquement et diplomatiquement, très compliqué à gérer", selon-lui.  Début février, une rencontre avait eu lieu au Burundi entre plusieurs chefs d'Etats d'Afrique de l'Est, y compris les présidents congolais et rwandais. Un sommet conclu par un appel au "cessez-le-feu immédiat de toutes les parties" et un retrait de tous les groupes armés, "y compris les étrangers" dans l'est de la RDC.

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