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Le Soudan s'enlise dans la guerre

Josey Mahachi | Martina Schwikowski
13 juillet 2023

La guerre au Soudan s'intensifie avec des nouveaux massacres et violences. Au conflit se mélange des violences ethniques au Darfour.

 Un drapeau national soudanais est attaché à une mitrailleuse des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).
Un drapeau national soudanais est attaché à une mitrailleuse des forces paramilitaires de soutien rapide (RSF).Image : Umit Bektas/REUTERS

Ce jeudi 13 juillet, les chefs de gouvernement de l'Ethiopie, du Soudan du Sud, du Tchad, de l'Erythrée, de la République centrafricaine et de la Libye se sont réunis au Caire, en Egypte.

Ces six pays voisins déclarent vouloir mettre en place un mécanisme pour rétablir la paix au Soudan.

Le pays est ravagé depuis mi-avril par une guerre entre le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide, les FSR, du général Mohamed Hamdane Daglo.

Les conséquences du confli sont terribles pour la population, notamment pour le groupe ethnique Masalit. 

Plus de 87 corps ont été retrouvés dans une fosse commune dans l'ouest du Darfour, au Soudan.

Parmi les personnes décédées se trouvaient des membres du groupe ethnique Masalit, tout comme des femmes et enfants. 

Le Bureau des droits de l'Homme des Nations unies affirme qu'il dispose d'informations crédibles selon lesquelles les victimes ont été tuées par les Forces de soutien rapide et une milice arabe affiliée.

Des combats soudanais à Al Fasher, Darfour Nord.Image : Stringer/IMAGESLIVE via ZUMA Press Wire/picture alliance

Le groupe ethnique Masalit pris pour cible

Pour Marina Peter, de l'ONG du Forum Soudan et Soudan du Sud, les meurtres ciblaient le groupe ethnique Masalit. Il serait un des plus grands groupes ethniques autour de la ville d'El Genaïna.

"Selon toutes les informations que nous recevons, l'ethnie est définitivement une cible, tout comme les autres groupes ethniques africains dans la région de Darfour. Je crois qu'il est justifié de parler d'épuration ethnique", déplore Marina Peter.

D'après elle, le conflit au Soudan se mélange aux violences ethniques au Darfour qui persistent depuis 2003.

Aujourd'hui, ce sont les troupes paramilitaires et les milices arabes alliées qui attaquent les Masalit et d'autres groupes ethniques africains.

Le Bureau des droits de l'Homme des Nations unies précise que les 87 personnes mortes ont été tuées à la suite de l'assassinat du gouverneur de la province du Darfour Ouest. Celui-ci appartenait aussi à l'ethnie Masalit, d'après Marina Peter.

Des réfugiés qui fuient le Soudan.Image : AP/picture alliance

Mais les combats se poursuivent également dans et autour de la capitale Khartoum. Ceux-ci ont provoqué la fuitede millions d'habitants, comme le rappelle Ahmed Soliman.

L'analyste et spécialiste de la Corne de l'Afrique pour le groupe de réflexion Chatham House, à Londres précise :

"En quelques mois seulement, deux millions et demi de personnes ont été chassées à l'intérieur du pays, mais aussi vers des pays voisins. Parmi les réfugiés, nous retrouvons plus d'un million d'enfants."

Toutes les tentatives pour stabiliser la situation aurait échoué jusqu'à présent et les médiations n'aurait pas apporté grand-chose, critique Ahmed Soliman. Selon lui, le conflit meurtrierne prendra pas fin rapidement.

"Les deux camps s'efforcent de mettre en place une stratégie militaire supérieure à celle de l'autre. C'est leur premier objectif. Ils ne sont pas du tout disposés en ce moment à mettre fin à la guerre et à donner priorité à la paix", déclare Ahmed Soliman.

Le conflit soudanais a fait plus de 3.000 morts et 6.000 blessés, selon le ministre de la Santé Haitham Mohammed Ibrahim. Mais le bilan des victimes est probablement beaucoup plus élevé, d'après les médecins et les activistes.

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