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Des ressources naturelles du Congo-B pillées alerte une ONG

22 août 2023

L’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) dénonce le pillage à ciel ouvert des mines aurifères et de la forêt de Sangha, mettant ainsi en danger la vie des populations dans le nord du pays.

DR Kongo Minen in Kipushi
Au Congo Brazzaville, le département de la Sangha à plus de 800km au nord de Brazzaville est devenu un eldorado des sociétés d'exploitation minière (chinoises) depuis 10 ans (Illustration/Image d'archives).Image : DW/K. Tiassou

Dans son rapport intitulé "Pillage à huis clos" au mépris des droits humains et de l’environnement », l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) a fait état non seulement du pillage mais aussi de la destruction des ressources forestières.

"Dans leurs activités, ils détruisent l'environnement, la forêt, ils laissent des excavations, des trous béants qui ont même créé des lacs artificiels, les eaux sont aussi polluées. C'est vraiment une situation très alarmante et les populations, aujourd'hui, vivent dans des conditions très difficiles. Même pour avoir de l’eau potable, il faut parcourir de longue distance, alors qu'avant ce n'était pas le cas", a expliqué Franck Tchibinda, directeur exécutif de l’OCDH à DW.

Pour le défenseur des droits humains au Congo-Brazzaville, "l'exploitation minière n'est pas régulée par les autorités. Donc, ces sociétés, comme nous l'avions dit dans notre rapport, pillent les ressources minières sans pourtant que l'Etat ait un œil là-dessus. C’est pourquoi nous avons intitulé notre rapport "Pillage à huis clos" des ressources minières dans ce département".

L’exploitation illicite et illégale des ressources

D’après l’ONG, l’exploitation illicite et illégale des mines d'or et de la forêt de Sangha, est l’œuvre de firmes étrangères, notamment chinoises, qui ne payent aucune taxe. Pire, elles mettent en danger la vie des populations.

"Quand on détruit, normalement on doit réparer, mais les entreprises chinoises qui exploitent dans cette zone détruisent mais ne réparent pas, et ces entreprises laissent derrière elles des trous qui ont créé des lacs artificiels, comme je le disais tantôt", a constaté l’OCDH.

La ruée vers l'orpaillage met à rude épreuve l'application du code minier et le droit des communautés avec pour conséquences, la détérioration du couvert forestier et des cours d'eau (Illustration/Image d'archives).Image : Federico Scoppa/AFP/Getty Images

L’organisation précise que les dégâts environnementaux expliqueraient la mort de certains villageois.

"Nous avons identifié trois personnes qui sont mortes à cause de ces trous laissés par ces entreprises. L'environnement est menacé par ces exploitations illicites, alors que pour l'équilibre de la planète, nous savons aujourd'hui que cela dépend aussi des forêts des grands bassins, parmi lesquels il y a le bassin du Congo", a-t-il précisé.

Faille dans la gouvernance

Un autre constat fait au cours de l’enquête est l’absence de l’Etat dans les zones d’exploitation minière.

"Nous avons constaté cette faille de la part du gouvernement. Quand nous nous sommes rendus auprès des autorités locales, nous avons réalisé que même ces autorités ne connaissent pas exactement le nombre de sociétés qui exploitent (la forêt) dans leur département. Par ailleurs, il y a des entreprises qui exploitent de l'or là-bas, qui ne sont connues ni des populations ni des travailleurs. On a été confronté à une difficulté où, quand vous discutez avec certains employés des mines, vous leur demandez le nom de l’entreprise pour laquelle ils travaillent, ils ne la connaissent pas", a révélé le directeur exécutif de l’OCDH.

Dans son rapport, l’OCDH a formulé des recommandations, aussi bien à l’endroit du gouvernement que des organisations de la société civile et des sociétés d’exploitation minière, en vue d’améliorer la situation dans la forêt de Sangha, ainsi que dans le reste du pays.

Elle appelle donc les autorités à mieux contrôler les entreprises étrangères présentes dans la zone.

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