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Congo Files : un officier cité dans le meurtre des experts

29 novembre 2018

Le procès sur l’assassinat en mars 2017 de deux experts de l’ONU se poursuit à Kananga, dans le Kasaï Central. La justice militaire a une nouvelle fois entendu jeudi, les différents témoins cités dans cette affaire.

Zaida Catalan
Image : Getty Images/AFP/B. Ericson

"Les miliciens reconnaissent avoir tué les experts avec la bénédiction d'un officiel de Kananga" (Maître Hubert Ngulandjoko, avocat)

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Accusés d’avoir exécuté Zaida Catalan et Michael Sharp, les miliciens Kamwina Nsapu arrêtés dans le cadre de cette affaire reconnaissent les faits. Mais ils ont déclaré avoir agi avec la complicité de certains hauts gradés de l’armée.

La 49e audience dans cette affaire a donc permis l’audition de plusieurs personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’assassinat de Zaida Catalan et Michael Sharp. 

La justice a auditionné un ancien ministre provincial, un responsable du service de renseignement de Kananga, le chef lieu de la province du Kasai central et un officier supérieur de l’armée, que les miliciens Kamwina Nsapu accusent d’être leurs complices dans cet assassinat. C'est pourquoi, Maître Hubert Ngulandjoko, leur avocat, exige la comparution de cet officier comme suspect.

"Les miliciens, à l'audience, reconnaissent avoir tué les experts des Nations unies. Mais ils soutiennent qu'ils ont reçu la bénédiction d'un officiel de Kananga qui a comparu comme témoin. Nous attendons que le colonel soit transformé en prévenu pour présenter ses moyens de défense. Mais nous attendons voir comment la justice militaire va se comporter vis-à-vis de l'officier qui est aussi soupçonné", explique t-il.

Dementi de l'armée

Plusieurs sources militaires ont nié toute complicité directe des éléments des Forces armées congolaises dans l’assassinat des deux experts. 

"On a cité un officier comme impliqué dans l'approvisionnement en munitions des miliciens. Mais nous sommes en plein procès. Nous vérifions toutes les informations que nous obtenons. Nous ne pouvons pas conclure en disant qu'il est impliqué, ou qu'il n'est pas impliqué. C'est le travail d'enquête que nous faisons" a réagit le général Tim Mukuntu Kiyana, l’auditeur général des FARDC.

Dans une enquête publiée et intitulée "Congo files", un consortium de medias internationaux a relevé le manque de coopération de la Monusco, la mission de l’ONU en RDC. 

Les auteurs de ce rapport affirment, que "les policiers d'Unpol" (la police des Nations unies, ndlr) naviguent dans une nébuleuse d'informateurs suspectés de manipulations et de double-jeu.