Le Lac Albert revit grâce à la pisciculture

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Ce matin, le lac semble avoir été clément pour l’équipe du Pacific Fish Project. Et pourtant, cette nouvelle entreprise de Kasenyi est née d’un constat : le lac Albert est en souffrance, le poisson est devenu rare et la pêche difficile dans cette partie de la RDC.
"À l'époque, quand on se rendait au marché, on trouvait du poisson à des prix très abordables", se souvient Sammy Berome.
Selon le directeur du Pacific Fish Project, ce sont "des pratiques de pêche destructrices qui entraînent une pénurie de poisson sur le marché".
Les pêcheurs choisissent leurs clients
Le Pacific Fish Project vise à rendre de nouveau le poisson abordable pour toute la population. En ces temps de pénurie, les pêcheurs ont en effet tendance à choisir à qui ils vendent le fruit de leur pêche pour que leur travail vaille la peine.
Esperance Akumu en a fait les frais : "Les pêcheurs locaux ne vendent pas de poisson aux personnes de faible statut social ou aux inconnus. Personne ne voulait m'en vendre, mais quand j'ai appris qu'on en vendait ici, je suis venue et j'ai trouvé du poisson. Ensuite, j'ai été embauchée, et c'est là que je travaille aujourd'hui."
Tout en générant des emplois essentiels pour la communauté, le Pacific Fish Project se distingue également par son rôle crucial dans la protection de l’écosystème du lac Albert.
"Le Pacific Fish Project est un projet d'unification", souligne Sammy Berome. "En plus d'unir nos communautés, on est là aussi pour préserver la biodiversité aquatique du lac Albert, on est là aussi pour produire du poisson".
La pisciculture garantit de bonnes conditions de croissance
Espérance Akumu travaille dur pour ce projet. Elle est au rendez-vous chaque matin, dans l’entrepôt de la société pour peser méticuleusement la nourriture. Quelques heures plus tard, ses collègues et elles distribuent la nourriture aux poissons élevés dans des cages aquacoles.
Cette pratique innovante assure la protection et le suivi rigoureux des poissons. Elle garantit leur croissance optimale jusqu'à l'âge de maturité et empêche la surpêche précoce.
"Là, nous avons environ douze cages, qui ont la capacité d'élever plus ou moins 19 000 à 20 000 tilapias. Nous avions environ 160000 à 170000 tilapias qui sont actuellement en cours d’élevage", détaille le directeur de l'entreprise.
L’initiative recrée l'ambiance vivante des lacs, où les habitants transforment le poisson salé en une ressource abondante, créant emplois et marchés locaux.
"Grâce à notre action, tout le monde peut acheter du poisson, sans distinction sociale", se réjouit Esperance Akumu. "Pour moi, c'est l'essentiel, car nous créons de l'espoir".
Actuellement, l’entreprise produit environ 80 à 85 tonnes de tilapia tous les huit mois, une quantité qui ne parvient pas encore à satisfaire pleinement les besoins. Mais Sammy Berome a de grandes ambitions : il veut augmenter la production jusqu'à 30 à 50 tonnes par mois.
"Nous n'allons pas nous limiter à nourrir la ville de Bunia, mais aussi d'autres provinces comme le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, ou même la ville-province de Kinshasa", promet-il.