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Controverses sur la politique migratoire

Tamara Wackernagel8 septembre 2015

Le gouvernement allemand va injecter six milliards d'euros dans la prise en charge des réfugiés sur son territoire. Mais cette mesure s'accompagne d'un durcissement du droit d’asile.

PK Merkel Gabriel zum Umgang mit steigenden Flüchtlingszahlen
Image : Reuters/F. Bensch

L'objectif affiché par le gouvernement est de faire diminuer le nombre de demandeurs d'asile, sur le long terme. Dans la presse allemande, certains éditorialistes se réjouissent, d’autres se désolent de ces nouvelles mesures.

« Sur la question migratoire, le gouvernement fédéral continue de nous donner de belles preuves d’unité. » salue la Süddeutsche Zeitung, de Munich, apparemment très surprise par une réforme qu’elle trouve équilibrée et « incroyablement concrète ». Cette unité se traduit par un compromis entre les positions des membres de la coalition au pouvoir.

Image : Reuters/M. Rehle

L' augmentation du budget fédéral consacré à la prise en charge des réfugiés est décriée au sein du parti chrétien-démocrate de la chancelière Angela Merkel, la CDU, et par ses alliés à droite. Quant au vice-chancelier Sigmar Gabriel, il a lui cédé sur l’assignation à résidence des demandeurs d’asile, ainsi que sur la question de la remise d’argent liquide aux réfugiés, qui doit être remplacée par des services. Des mesures qui suscitent de vives protestations dans son parti, le parti social démocrate, SPD. Et dans certains journaux allemands, comme Die Tageszeitung, la Taz. « C'est un colis empoisonné » titre ce journal berlinois. Et de poursuivre: « Oui, il faut faire des concessions sur certains avantages octroyés aux demandeurs d’asile. Mais le gouvernement devrait combattre toute tentation de mettre en place des mesures qui se font au détriment des réfugiés, sans pour autant permettre de faire des économies ou de diminuer le nombre de demandes d'asile». Ces mesures d'urgence risquent d'avoir des conséquences négatives durables, prévient la taz: « les droits que le gouvernement retire aujourd’hui aux demandeurs d’asile ne leur seront pas rendus de sitôt. »

L'Allemagne, un exemple humanitaire

L’Allemagne continue malgré tout de susciter l'admiration en Europe pour sa gestion de la crise migratoire. Mais pour ce qui est de la lutte contre les causes de cette crise, le pays est plus discret que la France ou le Royaume-Uni. Ces deux pays vont mener ou ont mené des actions de guerre sur le terrain.

Image : picture-alliance/AP Photo

La presse allemande reste sceptique sur l’efficacité de l’action en Syrie. « La France veut changer le cours de la guerre avec des bombardements visant l’État Islamique. C’est un engagement qu’on ne peut que saluer. » concède la Frankfurter Allgemeine. « Mais ce qui manque aux forces opposées tant à Assad qu’à l’Etat islamique, c’est une assistance au sol. La guerre des airs n’est pas la solution. Et l’obsession pour l’État Islamique pourrait très bien jouer en faveur d’Assad ! », affirme le quotidien de Francfort. « L’Allemagne, avec son passé militaire, fait bien de rester en dehors de tout ça ! » renchérit la Handelsblatt, de Düsseldorf. « Elle agit là où elle se sent le mieux : en matière humanitaire ! ».

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