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climat

Cop26 : les enjeux pour l’Afrique

29 octobre 2021

L’Afrique génère peu de gaz à effets de serre, mais fait partie des continents les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique.

Le réchauffement provoque des sècheresses chroniques de plus en plus longues
Image : Imago Images/Xinhua

La Cop26 débute ce week-end à Glasgow en Ecosse. Cette 26ème conférence internationale sur le climat va durer deux semaines et réunir près de 200 pays. L’objectif est de trouver un nouvel accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, alors que les derniers rapports de la communauté scientifique affirment clairement que les humains sont les principaux responsables du réchauffement climatique.

Un réchauffement qui impacte particulièrement l’Afrique, contraint à subir les émissions de CO2 des pays les plus riches.
Des invasions de criquets en Afrique de l'Est, des sécheresses dans le sud, des tempêtes tropicales et des inondations forçant plus d'un million de personnes à quitter leur foyer en Somalie : l'Afrique vit déjà la réalité dramatique du changement climatique.

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Pour David Mfitumukiza, chercheur à l'université Makere à Kampala, "c’est une question de vie ou de mort. Nous subissons de façon chronique des pertes, des dommages et d'autres conséquences liées aux sécheresses et aux inondations. Et là, je ne parle que de nourriture. Je ne parle même pas des effets sur l’air." 

Selon un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), la sécheresse a coûté la vie à plus de 700.000 personnes à travers l'Afrique depuis 1970. Aujourd'hui, plus de 400 millions de personnes sur le continent vivent dans la pauvreté et avec l'accélération du changement climatique, ce chiffre devrait continuer à progresser.

Depuis 2000, les pertes financières causées par les phénomènes météorologiques extrêmes, se sont élevées à plus de 32 milliards d'euros.

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Et si comme annoncé, la température globale augmente d'environ trois degrés d'ici la fin du siècle, de nombreux pays africains pourraient voir leur PIB baisser à partir de 2067.
L’Université de Melbourne prévoit une baisse de 17 % par an en Côte d'Ivoire, près de 9 % au Mozambique ou 7 % au Kenya.

Injustice

Pourtant, les principaux responsables du changement climatique se trouvent ailleurs. Une personne vivant en Afrique contribue douze fois moins au réchauffement qu'un citoyen américain, sept fois moins qu'un Européen et quatre fois moins qu'un Asiatique.

Le continent cherche ainsi à s’adapter. Des initiatives de reboisement, d'économie d'eau et d’une agriculture résistant à la chaleur, existent sur tout le continent.

Wascal, le centre qui aide l’Afrique de l’ouest à faire face aux changements climatiques

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Mais le manque d’investissements reste le principal obstacle, malgré les efforts de certains pays, comme le constate Kwame Ababio, responsable du programme de développement de l’Union africaine : "Les pays africains investissent actuellement entre 2 et 9% de leur PIB pour contrer les effets du changement climatique. Ce n’est pas comme si nous restions les bras croisés."

Image : Scott Heppell/picture alliance/AP

De leur côté, les pays émetteurs de CO2 ont l’obligation de contribuer financièrement à ces efforts. Dans le cadre de l'Accord de Paris, les pays riches se sont engagés à verser chaque année plus de 86 milliards d'euros au Fonds vert pour le climat. Mais pour le moment, le compte n’y est pas. 

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L’Afrique du Sud, qui dépend fortement du charbon et qui est le 14e émetteur mondial de gaz à effet de serre, a clairement indiqué que sa sortie du charbon est conditionnée aux financements des pays plus riches.

Mieux vaut prévenir que guérir

Les trois principaux émetteurs, la Chine, les États-Unis et l'Union européenne, sont en effet responsables de plus de 40 % des émissions mondiales de CO2.

Dans un rapport de 2019, la Banque africaine de développement (BAD) note que dans toutes les régions d'Afrique, le coût résultant des dommages liés au changement climatique est largement supérieur aux coûts liés à l’adaptation au réchauffement.

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Et cette adaptation, elle doit avoir lieu dans tous les domaines. "Si nous construisons une école dans une zone sujette aux cyclones tropicaux, le minimum que l'on puisse faire est de construire une école en tenant compte de la force maximale des vents des cyclones. Au moins, votre infrastructure résistera aux vents", explique Filipe Lúcio, de l'OMM.

La transition vers une économie africaine verte pourrait par ailleurs créer jusqu'à 60 millions d'emplois sur le continent d'ici à 2030, selon l'Organisation internationale du travail.