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climatAfrique

COP27 : l'énergie solaire comme solution en Afrique ?

Sandrine Blanchard | Ehl David | Khumalo Thuso
8 novembre 2022

Les conditions pour utiliser la photovoltaïque sont idéales en Afrique et pourtant, le solaire est encore très minoritaire sur le continent.

Un ouvrier installe des panneaux solaires au stade du Cap (illustration)
Un ouvrier installe des panneaux solaires au stade du Cap (illustration)Image : Nic Bothma/dpa/picture alliance

Dans le cadre de la COP27 en Egypte, les Etats membres de l'Onu discutent notamment de transition énergétique et de développement durable.

Le président sud-africain en a profité pour critiquer les aides financières multilatérales qui sont "hors de portée" pour les pays du Sud, à cause des conditions posées aux prêts ou du manque de prise de risques des créanciers internationaux. L'Afrique du Sud tire 80% de son électricité du charbon, un secteur pilier de son économie mais peu écologique.

Et si le solaire représentait une solution pour l'Afrique du Sud et les autres Etats du continent ?

Vue du laboratoire de recherche Succulent Karoo dans la réserve anturelle de Goegap Image : Fischer/Bildagentur-online/picture alliance

Des conditions idéales

L'Afrique offre des conditions naturelles idéales pour développer l'énergie solaire : 60% des emplacements idéaux recensés dans le monde par l'Agence internationale de l'Energie (AIE) se trouvent en Afrique.

Et pourtant, le continent ne compte qu'un pourcent des installations photovoltaïques de la planète… alors même que de nombreux Africains n'ont toujours pas accès à un approvisionnement satisfaisant en courant électrique.

Or, l'énergie solaire est neutre pour le climat et les investissements de départ sont limités au regard des besoins énormes des populations.

Des besoins énormes, des investissements limités

L'entreprise britannique de conseil, Africa Energy, estime que la production énergétique actuelle du continent africain – aux alentours de 7,4 gigawatts, va tripler d'ici 2025. A titre de comparaison, les installations photovoltaïques présentes rien qu'en Allemagne atteignaient 58 gigawatts en 2020.

Les pays africains en route pour la Cop27 en Egypte

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De nombreux Sud-Africains qui peuvent se le permettre, ont déjà installé des panneaux solaires sur leur maison, pour être indépendants de l'approvisionnement public, qui est trop souvent confrontés aux délestages. Une bonne idée, selon Kevin Robinson, de la fédération africaine de l'industrie solaire, l'AFSIA.

"Avec la baisse des coûts à l'achat, le manque de fiabilité du réseau public et l'augmentation potentielle des tarifs de l'électricité à l'avenir, c'est un bon investissement d'installer un système solaire sur son toit en Afrique du Sud."

Et cela en dépit d'une hausse des coûts depuis 2020 et de certaines difficultés d'approvisionnement depuis la pandémie : la majeure partie de la production mondiale d'installations photovoltaïques se fait en Chine.

L'Afrique du Sud a commencé à miser sur le solaireImage : Schalk van Zuydam/AP Photo/picture alliance

Des Etats étranglés

Le problème, c'est qu‘en comparaison, il est plus facile pour un acteur économique du privé – par exemple dans le secteur des mines qui est très énergivore - de se doter d'un parc solaire que pour les Etats. Marc Howard, conseiller d'Africa Energy explique pourquoi :

"Les charges qui pèsent sur de nombreux trésors publics en Afrique sont lourdes. Les chocs inflationnistes mondiaux ont provoqué d'énormes difficultés économiques. Et les conditions posées aux gouvernements en Afrique pour leur accorder des prêts sont absolument énormes."

D'où l'idée, discutée en ce moment à la COP27, d'augmenter les aides et investissements des pays riches pour moderniser le secteur électrique en Afrique car l'accès au courant est un élément essentiel d'une croissance économique pérenne. 

Parmi les Etats africains dans lesquels la part du solaire devrait fortement augmenter d'ici 2025, les experts citent la Côte d'Ivoire, le Tchad ou encore l'Angola. Par ailleurs, le chancelier allemand Olaf Scholz a estimé aujourd'hui qu'on ne pouvait pas - je cite - "demander aux pays du Sud de ne pas souhaiter d'avoir le même niveau de vie que les Etats-Unis". D'où la nécessité, selon lui, de trouver des alternatives durables.