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La Corée du Nord dialogue, mais à quelles conditions?

Audrey Parmentier
7 mars 2018

Les journaux allemands commentent le rapprochement entre les deux Corées. Ils relaient également les critiques concernant le séjour en Syrie de six élus de l'AfD, l'Alternative pour l'Allemagne.

Nordkorea Kim Jong Un spricht mit südkoreanischer Delegation
Image : Reuters/Yonhap

Si Kim Jong Un est prêt à dialoguer, ce n'est pas parce que le président sud-coréen Moon Jae-in est quelqu'un de gentil, ironise la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la Faz. Depuis quelques temps, il y a des indices selon lesquels les sanctions des Nations Unies - sanctions très controversées- pourraient porter leurs fruits. Même la contrebande n'apporte plus que le strict minimum au pays. Et Kim Jong Un doit envisager de nouvelles possibilités de survie. Le dialogue pourrait être l'une d'entre elles, conclut la Faz.

La Süddeutsche Zeitung, elle, s'interroge : que va demander Pyongyang en échange d'une éventuelle dénucléarisation? Le retrait américain de la péninsule? La Corée du Nord pourrait tenter la politique de détente parce qu'elle est sûre de son coup, suppose le quotidien de Munich. Mais quel sera le prix à payer? Depuis des décennies, cet empire mystérieux exporte des catastrophes et Kim Jong Un est connu pour ses volte-face. La prudence est donc de mise, affirme la Süddeutsche Zeitung.

Moon Jae-in et son envoyé spécial en Corée du SudImage : picture-alliance/dpa/YNA

"C'est une bonne chose que le président Moon Jae-in parle avec Kim Jong Un", écrit la Frankfurter Rundschau. Mais il ne doit pas oublier que le dictateur est en position de faiblesse. Car il a besoin des livraisons de l'étranger. Moon devrait donc le laisser mijoter, jusqu'à ce qu'il accepte de renoncer aux armes nucléaires, conseille le journal.

Un déplacement privé en Syrie

Le voyage en Syrie de six élus de l'Alternative pour l'Allemagne, l'AfD, suscite lui aussi de nombreux commentaires.

La Syrie ne pourrait-elle pas être classée dans la catégorie des pays d'origine sûrs? Et l'interdiction d'expulser des demandeurs d'asile syriens déboutés doit-elle vraiment être maintenue? Apparemment, constate la Süddeutsche Zeitung, c'est pour répondre à ces questions qu'un groupe de députés et d'élus régionaux de l'AfD s'est rendu sur place, un déplacement privé, précise le quotidien.

L'un des députés, Christian Blex, avec le Grand Mufti de SyrieImage : twitter.com/ChristianBlex

L'un des députés constate sur son compte Twitter qu'il y a des publicités pour les téléphones et les télévisions à Damas, une vie quotidienne normale selon lui. Et le journal de rappeler qu'à quelques kilomètres de là, dans la Ghouta orientale, le régime de Bachar el-Assad mène les attaques les plus lourdes jamais perpétrées depuis le début de la guerre.

La Bild Zeitung note elle aussi que les représentants de l'AfD postent des photos d'une luxueuse piscine, alors que des enfants meurent à cinq kilomètres de là. Le journal populaire se fait le relais des critiques de Michael Brand, le porte-parole des droits de l'homme du groupe parlementaire CDU/CSU, qui qualifie ce voyage d'abject.

Et la Bild de rappeler que les élus de l'Alternative pour l'Allemagne sont en Syrie alors que le ministère des Affaires étrangères a demandé à tous les Allemands de quitter le pays et qu'il a fermé son ambassade sur place.